« Nous ne voulions pas mettre en place un foyer de contamination » – Jeune Afrique

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Le commissaire général du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua), Salif Traoré, dit A’Salfo, a annoncé le report de l’événement pour éviter une propagation du coronavirus en Côte d’Ivoire. Interview.


Il y a de cela seulement quelques jours, le 12 mars, Salif Traoré, plus connu sous le pseudonyme d’A’Salfo, présentait en grande pompe les grandes articulations de la 13e édition du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua), à Abidjan. La pandémie de coronavirus a finalement contraint le commissaire général de reporter l’événement. Il s’explique sur ce choix.

Jeune Afrique : L’annulation de la 13e édition du Femua était-elle inévitable ? 

A’Salfo : Nous avons décidé de reporter le festival pour permettre aux autorités de lutter efficacement contre l’épidémie de coronavirus. Le Femua draine beaucoup de monde, entre 30 000 et 50 000 personnes par jour. Nous ne voulions pas mettre en place un foyer de contamination. Le programme était très riche cette année, nous nous attendions à accueillir beaucoup de monde, et les invités venaient de partout. Il était plus raisonnable de reporter à une date ultérieure.

Youssou N’Dour, Koffi Olomidé, Vegedream… De nombreux artistes internationaux étaient attendus. Comment imaginer qu’ils puissent être programmés ensemble à nouveau à une date ultérieure ?

Je pense que c’est possible de les réunir à nouveau, surtout pour faire une bonne action, veiller à la santé des gens. J’ai pris le temps d’informer chaque artiste avant le report.

Certains experts expliquent que la pandémie peut se prolonger pendant plusieurs mois. Le festival peut-il vraiment se tenir en 2020 ?

Je me suis donné une deadline de six mois. J’espère qu’on aura le recul suffisant avant septembre pour statuer sur cette décision. J’espère bien sûr que les conditions seront réunies pour qu’il se tienne avant la fin de l’année.

Le Femua est une grosse machine. Il y a beaucoup à perdre financièrement dans un report ou une annulation du festival…

Qu’est-ce qu’on peut perdre de plus important que la vie d’un être humain ? J’essaie d’être rationnel dans ce que j’entreprends. C’est vrai que le monde de la culture va beaucoup perdre, mais nous devons prendre nos responsabilités.

Aujourd’hui, même pour les élections, c’est la pandémie qui donne le tempo

De retour de France, votre épouse s’est désolidarisée de la quarantaine prévue pour les passagers à Abidjan, ce qui a fait polémique.

Il y a eu une incompréhension. Il y a en fait plusieurs sites de confinement en-dehors de l’Institut national de la jeunesse et des sports (INJS) d’Abidjan. Ma femme, accompagnée des mes enfants en bas âge, a en tout cas rempli la fiche des autorités correctement pour faire de l’auto-confinement. Aujourd’hui, elle vit isolée et respecte la période de quarantaine de 14 jours.

Les tournées de Magic System vont-elles aussi être affectées par la pandémie ?

Notre tournée a tout simplement été annulée… Nous allons tenter de trouver des dates ultérieures, mais pas tant que nos concerts pourraient se faire au détriment de la vie humaine.

Avez-vous le sentiment que la pandémie est prise au sérieux à Abidjan ?

Les choses sont plus que prises au sérieux. Les autorités sont engagées, ont pris des dispositions draconiennes étant donné les rares cas de contamination observés pour le moment.

Selon vous, l’élection présidentielle va-t-elle pouvoir se dérouler en octobre 2020 ?

Aujourd’hui, même pour les élections, c’est la pandémie qui donne le tempo. On l’a vu pour le second tour des municipales en France qui a été repoussé. Si la pandémie persiste, elle va s’imposer à tout le monde.

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JeuneAfrique

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