L’Organisation mondiale de la santé sur le pied de guerre

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Le siège de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à Genève, en Suisse.
Le siège de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à Genève, en Suisse. WHO/OMS/HANNING/REA

Coordonnées GPS : 46° 13’ 58’’ N 6° 08’ 03’’ E

  • Une organisation onusienne

C’est l’architecte suisse Jean Tschumi qui a conçu ce bâtiment accueillant, à Genève, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et ses 194 Etats membres depuis 1966. Il ressemble comme deux gouttes de gel hydroalcoolique au siège de l’ONU, à New York, mais en position couchée. La grippe ­espagnole de 1918-1920, qui fit au moins 30 millions de morts (davantage que la première guerre mondiale), poussa la Société des nations à créer le « comité d’hygiène », considéré comme l’ancêtre de l’OMS, dont la constitution, en tant qu’institution spécialisée des Nations unies, sera adoptée le 22 juillet 1946. Selon son texte fondateur, l’OMS a pour objectif d’amener tous les peuples de ses Etats membres au niveau de santé « le plus élevé possible ». La santé étant définie, dans un sens humaniste, comme un « état de complet bien-être physique, mental et social et ne consistant pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». Depuis le 1er juillet 2017, son directeur général, nommé par l’Assemblée mondiale de la santé – le « gouvernement » de l’OMS –, est l’Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus.

  • Une organisation capitale

Au vu de la prolifération de l’épidémie provoquée par le 2019-nCoV, l’OMS déclare, le 31 janvier 2020, une « urgence sanitaire mondiale » qui se transforme officiellement en pandémie le 11 mars 2020. Durant la crise, la mission de l’OMS, composée essentiellement de médecins et de chercheurs, est de plusieurs ordres. Elle est censée coordonner une réponse globale à la pandémie. Elle chapeaute ainsi l’action d’­urgence en fournissant des équipements (masques et respirateurs notamment) et centralise les données mondiales de la ­pandémie. Mais l’OMS agit aussi à long terme en essayant de ­compenser les inégalités économiques et sanitaires qui ne cessent de se creuser entre les régions du monde. À titre d’exemple, contre le paludisme, qui tue plus de 400 000 personnes par an, l’OMS aide les pays à mettre en œuvre des ­programmes nationaux pour l’­élimination et la prévention de la maladie.

  • Une organisation entravée

Le budget de l’OMS, d’un ­montant de 1,8 milliard de dollars environ par an, est constitué de contributions des Etats membres mais aussi, depuis les années 1990, de celles de ­donateurs privés, comme les GAFA. Une évolution de son financement pointée par ses détracteurs, qui y voient une perte d’indépendance et un lien avec sa gestion, peut-être trop prudente, de la crise au début de l’épidémie. Statutairement, l’OMS ne dispose, globalement, que d’un pouvoir de recommandation. Elle peut ainsi déplorer l’inaction des gouvernements pour ­combattre le virus, mais n’exerce qu’un pouvoir de coercition limité. En revanche, en 2003, l’OMS a exercé une pression salvatrice sur la Chine afin qu’elle reconnaisse la gravité de la pandémie du SRAS. L’institution genevoise avait dépêché une mission sur place qui prouva, avec le relais de la presse internationale, que Pékin avait cherché à étouffer l’ampleur de la pandémie.

  • Une organisation critiquée

L’OMS est à l’origine de véritables avancées, comme, en 1977, quand elle publie une liste de deux cents médicaments génériques essentiels. Mais son image a été écornée par plusieurs affaires de corruption dans les années 1990. Elle a aussi été pointée du doigt pour sa gestion de la crise de la grippe H1N1 de 2009-2010 en surestimant les risques de la pandémie. Selon un rapport de l’Assemblée parlementaire du Conseil de ­l’Europe, « de graves lacunes ont été identifiées en ce qui concerne la transparence des processus de décision liés à la pandémie, ce qui soulève des préoccupations sur l’éventuelle influence que l’industrie pharmaceutique aurait pu exercer à l’égard des principales décisions relatives à la pandémie ». En 2015, elle est cette fois incriminée pour ne pas avoir pris à temps la mesure de l’épidémie sans précédent du virus Ebola. Un ­rapport de l’ONU conclut même que l’OMS « n’a pas une capacité et une culture suffisamment fortes pour mener des opérations d’urgence ».

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