L’« Erebus » à la conquête des pôles

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Le livre. C’est une des plus fantastiques découvertes de l’archéologie sous-marine de ces dernières décennies : en septembre 2014, près de la péninsule Adélaïde, dans le Grand Nord canadien, une épave mythique était retrouvée, cent soixante ans après sa disparition dans des circonstances mystérieuses. L’Erebus, fierté de la marine britannique, était enfin localisé. Quelques mois plus tard, c’était au tour du Terror, son fidèle vaisseau compagnon, d’être repéré dans les mêmes eaux glacées.

Avant cette résurrection, ces deux bombardes ont connu une vie et une mort houleuses, que Michael Palin, membre des Monty Python et passionné d’histoire maritime, retrace avec brio. Il s’est pour l’occasion reconverti en documentariste scrupuleux, puisant dans des documents de bord d’une richesse étourdissante, des correspondances privées pieusement conservées par les descendants des protagonistes. Il y ajoute un soupçon bienvenu de reportage, se plaçant dans le sillage direct des explorateurs pour décrire terres et glaces qu’ils furent les premiers à croiser. Transparaît enfin son empathie pour des personnages hauts en couleur, dont il souligne la grandeur et les travers avec tact et « humor ». Le résultat est un régal.

L’Erebus ne devait pas avoir ce destin d’explorateur infatigable des pôles. Mis en service en 1828, il a d’abord patrouillé en Méditerranée pour la Couronne. Celui qui en prendrait les commandes, James Clark Ross, faisait alors ses premières armes en Arctique, localisant le 1er Juin 1831 le pôle Nord magnétique. En établissant son décalage avec le pôle Nord géographique, il rendait un service insigne au transport maritime encore très dépendant de la boussole – le GPS d’alors, rappelle Palin. En 1839, l’Erebus est sorti de sa retraite et confié à Ross pour poursuivre ces relevés magnétiques, cap au sud.

Enfer blanc, cheveux gris

Son objectif est d’atteindre la latitude la plus australe. « DuDu », sobriquet donné au Français Jules Sébastien César Dumont d’Urville, a déjà ouvert la voie, découvrant la terre Adélie. Le capitaine de l’Erebus ne plantera cette fois pas le drapeau britannique sur le pôle magnétique – des montagnes de glace de mer l’en empêcheront. Mais, en trois expéditions épiques, il commencera à décrire les pourtours du continent Antarctique. De cet enfer blanc, il reviendra le cheveu gris, les mains tremblantes. Pas question pour lui de rempiler pour trouver le passage du Nord-Ouest.

C’est John Franklin, un vétéran de l’Arctique, âgé de 60 ans, qui dirigera la nouvelle expédition. Parti en 1845, il n’en reviendra pas. Son épouse, Jane, multipliera inlassablement les opérations de secours, refusant l’évidence et les témoignages parfois glaçants – des restes humains suggèrent que ces sujets de Sa Majesté auraient pu se livrer au cannibalisme…

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