Prisonniers libérés, vente d’armes en hausse… Les Etats-Unis à l’heure du coronavirus

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Un magasin aux étals vides, à Merrick (Etat de New York), le 17 mars 2020.
Un magasin aux étals vides, à Merrick (Etat de New York), le 17 mars 2020. AL BELLO / AFP

Dans un grand sac à gauche de la table, des sandwichs à la dinde emballés dans du papier marron. A droite, les en-cas à la confiture ; à côté, des salades vertes dans des boîtes en plastique, le tout arrosé d’une petite brique de jus de fruit. Dans le hall du collège Brookland, un établissement d’un quartier afro-américain de Washington (district de Columbia), les dames de service sont à pied d’œuvre dès 10 heures du matin pour distribuer ces repas gratuits réservés aux collégiens des foyers les plus défavorisés. Ici, tous les élèves y ont droit et depuis lundi 16 mars, premier jour de la fermeture des écoles liée à l’épidémie de coronavirus, plusieurs dizaines d’entre eux sont passés récupérer le petit paquetage.

A travers le pays, quelque 20 millions d’enfants ont droit chaque jour à un repas gratuit dans le cadre scolaire. Et alors que plus de trente Etats américains ont décrété la fermeture des écoles pour quinze jours, un mois ou jusqu’à la fin de l’année scolaire pour certains, les établissements s’efforcent de maintenir ce service indispensable à nombre de familles. Dans la même veine sociale, plusieurs villes se sont engagées à ne plus procéder aux coupures d’eau ou d’électricité pour défaut de paiement le temps que durera l’épidémie.

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Suivant une tendance observée ces derniers jours, les fermetures d’écoles devraient se généraliser, en dépit des critiques liées aux difficultés rencontrées pour la garde des enfants et à l’accès aux cours à distance. Dans les milieux les plus défavorisés, un quart des élèves ne disposent pas d’ordinateurs ou d’accès à Internet chez eux pour effectuer leurs devoirs, selon une enquête de Pew Research Center.

Dans de nombreux Etats, les cours à distance doivent démarrer lundi 23 mars. Par ailleurs, alors que le travail à distance n’est toujours pas obligatoire et que, dans certains milieux, les parents n’ont pas les moyens de travailler de cette manière, les enfants sont majoritairement confiés aux grands-parents, eux-mêmes fragiles face au virus.

Nouvelles instructions

A mesure que les autorités prennent conscience de la crise sanitaire, de nouvelles instructions apparaissent à travers le pays. Ainsi, dans plusieurs Etats, il a été demandé aux forces de l’ordre d’éviter d’incarcérer les auteurs de délits mineurs afin de désengorger les prisons, où la promiscuité pourrait accélérer la propagation du virus. Dans l’Ohio, plusieurs centaines de prisonniers ont déjà été libérés.

Au Texas, des détenus emprisonnés pour des infractions sans violence pourraient aussi retrouver la liberté de manière anticipée, comme quelque 600 personnes l’ont déjà été en Californie. Les espaces récupérés pourraient servir de lieux de quarantaine en cas d’apparition du virus. Jusqu’à nouvel ordre, les visites aux prisonniers sont interdites dans la plupart des Etats.

Spécificité américaine, la ruée sur les armes et sur les munitions constitue un effet plus inattendu de l’épidémie. Depuis plusieurs jours, les ventes progressent fortement, alimentées par diverses psychoses : la crainte de ne plus pouvoir s’approvisionner en cas de fermeture des commerces, la perspective de devoir se défendre soi-même si les forces de l’ordre, touchées par la maladie, ne répondaient plus et, surtout, la peur diffuse face à l’incertitude de ces prochains mois. Traditionnellement, le marché des armes fleurit lors des périodes d’instabilité économique ou de changements politiques.

Polarisation politique

Côté commerces, les supermarchés commencent à mettre en place des heures réservées aux personnes âgées et limitent le nombre de clients sur place. Des articles, comme le beurre, le lait, les œufs ou les couches-culottes commencent à être rationnés. Comme ailleurs dans le monde, il est devenu quasiment impossible de trouver du papier-toilette dans les rayons. Illustration hyperbolique de cette angoisse : dans l’Oregon, le chef de la police de Newport a dû demander aux citoyens qui craignent de ne plus disposer de ce produit de cesser d’appeler les secours. « Vous survivrez sans notre aide », a-t-il posté sur Facebook.

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Autre conséquence incongrue, que nombre de voyageurs aimeraient sans doute voir perdurer après la crise : il est désormais autorisé de conserver un flacon de gel désinfectant de 300 ml lors des voyages en avion, en contravention avec les règles qui interdisent les contenants de plus de 100 ml. A condition d’en trouver dans les rayons.

Enfin, l’épidémie n’échappe pas à la polarisation politique qui caractérise la société américaine : selon un sondage d’Axios, 51 % des démocrates se disent très inquiets face au virus, tandis que seuls 25 % des républicains sont dans ce cas. Jusqu’à ces derniers jours, les médias conservateurs, confortés par le président américain, se sont efforcés de minimiser la crise sanitaire ; un élément qui pourrait expliquer cette forte différence d’appréciation dans une enquête réalisée entre les 13 et 16 mars.

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