Mémoires sur une dévorante passion latino-américaine

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Livre. C’est l’histoire d’un enfant du Tarn, natif d’horizons bornés dans les vieilles terres des Causses et des Cévennes, comme il l’écrit, qui fait ses études à Lyon, colle des affiches pour la paix en Algérie, à Millau, croise Pierre Bourdieu, rue d’Ulm, à Paris, et Roland Barthes (1915-1980) dans son bureau parisien, avant de devenir le meilleur connaisseur français des sociétés latino-américaines. Ce sont les Mémoires d’un homme dont la vie est intimement liée à celle d’un sous-continent qu’il a su embrasser, passant par toutes sortes d’expériences universitaires et de terrain, occupant plusieurs postes d’ambassadeur, tout en y consacrant une quinzaine d’ouvrages devenus autant de références.

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Habituellement, les livres des auteurs de sciences sociales, qui, au tournant de leur vie, se penchent sur leurs pratiques disciplinaires, racontent, avec plus ou moins de bonheur, de longs récits personnels liés à leur discipline. Rien de tout cela, ou si peu. Alain Rouquié se dévoile par petites touches. Modeste et discret, il s’efface au fil des pages devant son objet, cet « Extrême-Occident » qu’il découvre grâce à une bourse, en 1964, et dont il convie, aujourd’hui, le lecteur à prendre la mesure des formidables atouts, à l’heure où la mondialisation se fait sans pitié pour les faibles.

Alain Rouquié tient une place à part. Passeur et penseur. Lors de la sortie, en 2013, de sa somme sur Le Mexique. Un Etat nord-américain (Fayard), Le Monde le qualifia amicalement de « Latino de carrière ». Avec son dernier opus, l’actuel président de la Maison de l’Amérique latine se pose plutôt en diplomate-chercheur apaisé, une sorte de libre-penseur à l’analyse féconde, mais qui ne tonitrue pas.

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On peut lire ce livre bilan comme une formidable somme comparative des vingt républiques d’Amérique latine : « J’ai toujours essayé d’éviter le ghetto des monographies et préféré les études de cas. » Lors de son premier voyage, il parcourt l’Argentine, le Venezuela et le Mexique. De quoi découvrir d’emblée « les trois Amériques : l’immigratoire et européenne, la Caraïbe africaine et métissée, enfin l’Amérique indienne ». Les matrices sont en place. Sa « curiosité existentielle pour la politique » fera le reste.

Puis vinrent les années de plomb où « l’Etat-providence se transforme en Etat-garnison ». La transition et la restauration des démocraties. Le poids de l’héritage et les affres du clientélisme. Ces inégalités abyssales aussi qui perdurent.

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