l’immunité de groupe, un pari risqué

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Dans le quartier de Canary Wharf, à Londres, le 16 mars.
Dans le quartier de Canary Wharf, à Londres, le 16 mars. DYLAN MARTINEZ / REUTERS

Enrayer la propagation d’une maladie infectieuse dans une population par l’immunisation d’un certain pourcentage des individus. Le principe de l’immunité de groupe, aussi appelée immunité collective, grégaire ou de troupeau, sur lequel le gouvernement britannique mise pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, est bien connu avec les vaccinations. Outre qu’ils protègent à l’échelle individuelle, les vaccins permettent de contribuer à la protection d’autres personnes.

Bien souvent, la vaccination prévient la multiplication de l’agent pathogène, virus ou bactérie, chez la personne vaccinée. Celle-ci n’est donc plus susceptible de transmettre l’infection à ses proches, et elle agit « vis-à-vis du reste de la population, comme une barrière contre l’agent pathogène en interrompant la chaîne de transmission », selon un dossier pédagogique de Santé publique France.

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Cette stratégie peut-elle être appliquée, sciemment, au nouveau coronavirus, contre lequel il n’existe aucun vaccin et auquel a priori 100 % de la population est sensible ? Alors que tous les pays prônent des mesures de distanciation sociale et de confinement, les Anglais sont les seuls à faire le pari d’une immunité collective, estimant que si 60 % de la population est infectée, cela permettrait d’éviter un second pic épidémique en 2021.

Une politique contestée de toute part, car jugée risquée. Même le Britannique Roy Anderson, un des grands spécialistes de l’immunité de groupe et qui a théorisé cette notion, ne semble pas l’envisager dans le cas présent. Dans un article publié en ligne le 9 mars dans la revue The Lancet, il insiste au contraire sur les mesures de distanciation sociale, et d’isolement précoce des malades.

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En outre, les projections concernant l’impact du SARS-CoV-2 en cas de laisser-faire sont très pessimistes. L’équipe de Neil Ferguson (Imperial College, Londres) a travaillé sur cette option. Dans le cas de la France, si aucune action d’atténuation ou de confinement n’était menée, ses modélisations prévoyaient entre 300 000 et 500 000 morts dans l’hypothèse la plus pessimiste, les services de réanimation se trouvant rapidement submergés.

Ces chiffres, présentés à l’exécutif français par le conseil d’experts mis en place par le gouvernement, ont contribué au durcissement des mesures de « distanciation sociale » prises ces derniers jours. Neil Ferguson devrait présenter les projections concernant différents pays européens dans les prochains jours.

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