Témoignage: Le combat de Christophe pour retrouver ses enfants

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Christophe Maltaverne n’a aucune idée de l’endroit où se trouvent Julian et Eva ses deux enfants, qui auraient quitté la France avec leur mère en octobre. Une enquête a été ouverte.

Pendant plusieurs semaines, Christophe Maltaverne n’a pas pu mettre un pied dans les chambres désespérément vides de ses enfants. « C’était trop dur », nous confie ce papa du Val-de-Marne qui n’a pas vu ses enfants depuis octobre dernier.

Il y a bientôt 5 mois, Julian, 13 ans et Eva, 10 ans, dont leur père a la garde, sont montés dans un train pour Marseille (Bouches-du-Rhône), où vivent leur mère, son nouveau mari et leur demi-frère. Ils n’en sont jamais revenus. Christophe, 43 ans, n’a plus aucune nouvelle et la famille recomposée de son ex-compagne a quitté Marseille sans laisser de trace ou à peine.

Une enquête a été confiée à un juge d’instruction de Marseille pour « soustraction d’enfant par ascendant pendant plus de cinq jours en un lieu inconnu de ceux chargés de sa garde ». Et Christophe espère bientôt voir ses petits inscrits au fichier des personnes disparues.

« Comportement irresponsable » de la mère

En 2013, Christophe et sa compagne, une Franco-italienne, se séparent. La garde est confiée à la mère de famille, âgée aujourd’hui de 44 ans. « Il y a deux ans, sans me prévenir, elle a vendu sa maison et a embarqué les enfants à Marseille, où elle avait trouvé un nouveau travail », retrace Christophe. En 2017, selon une ordonnance du juge aux affaires familiales de Melun que nous avons consultée, les enfants sont confiés à leur père. Une décision confirmée en juin 2018.

Dans son arrêt, la cour d’appel de Paris souligne déjà le « comportement irresponsable » de la mère « qui persiste à instrumentaliser les enfants en les plaçant dans un conflit de loyauté ». L’arrêt pointe notamment des textos envoyés a Julian et Eva, qualifiant leur père de « blaireau » ou de « con ».

La situation n’est pas idéale mais pas encore catastrophique. En octobre 2018, Christophe installe ses enfants dans un TGV en gare de Marne-la-Vallée, direction Marseille. C’est la dernière fois qu’il les verra : deux semaines plus tard, Julian et Eva ne sont pas dans leur train retour et la famille recomposée a disparu de la cité phocéenne. Avec une première plainte déposée le 5 novembre, débute le « calvaire » de Christophe.

Car le père de famille, chef de projet informatique, n’a pas l’impression que la police prenne sa plainte au sérieux. Ce que confirme son avocate. « Sa plainte aurait dû être directement transférée à Marseille », déplore Me Nathalie Duquesne, qui assure avoir multiplié les requêtes auprès des tribunaux de grande instance ou de la chancellerie. « On a des mineurs dans la nature, qui ne sont scolarisés nulle part, personne ne s’en préoccupe », se désole-t-elle. Julian est un élève de 4ème, Eva de CM1.

Appartement vide, comptes bancaires fermés

Alors c’est Christophe qui mène l’enquête avec ses petits moyens. Il se rapproche de son ancienne belle-famille qui dit n’avoir aucune nouvelle des disparus. Du propriétaire de l’appartement du 8ème arrondissement marseillais, qui lui affirme que le domicile est vide et le loyer impayé. Il contacte les banques, pour comprendre que les comptes bancaires ont été fermés. Christophe joint aussi l’Italie, où son ex a des attaches. Tous ces éléments sont transmis à la police, nous assure-t-il. « Tous les jours, je réfléchis à ce j’ai déjà fait et à ce qu’il me reste encore à faire. »

Fin décembre 2018, la police lui apprend que les derniers mouvements bancaires de son ex-femme ont été repérés en octobre en Espagne, à Barcelone pour des tickets de métro, puis à Madrid pour une nuit d’hôtel. Depuis, plus rien.

Christophe poursuit sa quête. « J’ai appelé les écoles françaises en Algérie, en Tunisie, en Espagne, géolocalisé les boîtes mails, retrouvé le mot passe du jeu vidéo en ligne préféré de Julian, il ne s’est plus connecté », énumère-t-il.

Ont-ils été scolarisés quelque part ? Sont-ils soignés ? Julian est-il suivi pour son appareil dentaire ? Chaque piste lancée est un échec et les idées noires parviennent parfois à se faire leur place dans l’esprit de ce papa qui refuse de baisser les bras : « Je m’imagine des trucs de fou, qu’est-ce qui me dit qu’ils ne sont pas morts ? » Tant bien que mal, il se rassure : « Ils sont avec leur mère qui les aime, même si elle ne les protège pas de la bonne façon. »

« Une petite puce adorable » et un ado « chahuteur »

Et puis, il évoque l’éventuel retour de son garçon, qu’il décrit comme « très bon élève, brillant et chahuteur », et de sa « princesse », « une petite puce adorable ». « Ça va être dur de leur faire entendre que les adultes avec qui ils sont ont fait une énorme bêtise ». Pis, Me Nathalie Duquesne redoute l’image raturée que les enfants pourraient avoir de leur père : « Dans le passé, ils ont déjà été manipulés et remontés contre leur père par une mère hors-la-loi… »

La mère des enfants et leur nouveau mari encourent jusqu’à 3 ans de prison et 45 000 euros d’amende. Contactée, l’avocate qui avait assisté la mère de famille dans son appel pour la garde, n’a pas encore donné suite.

En 2018, 53 439 mineurs ont été signalés disparus, une grosse majorité sont des fugueurs, une minorité a été détournée par un adulte, bien souvent un parent. En 2018, 548 familles étaient dans cette situation, selon les chiffres de la fondation Droit d’enfance, qui gère le numéro gratuit 116 000 Enfants Disparus. 36 % de ces 548 enlèvements parentaux concernaient un dossier où le parent quittait la France pour un autre pays.

De son côté, Christophe a raté Noël puis les dix ans d’Eva, début mars. Des coups durs qui ne l’empêchent pas d’aller au travail tous les matins. Avec à chaque minute, cette question lancinante en tête : « Merde, où ils sont ? »

D’après nos confrères du Parisien

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