[ad_1]
SHANE LYMAN POUR LE MONDE
RécitEn Irlande du Nord, le Derry City Football Club, issu du quartier catholique, fait figure d’exception. Le Brexit, en imposant de nouveau une frontière depuis le 1er février, l’oblige à s’interroger sur son avenir.
Pour l’instant, ça passe encore comme une lettre à la poste. Ou plutôt, comme un simple message d’opérateur mobile sur le portable : « Bienvenue au Royaume-Uni. » Des signalisations jaunes au sol, puis soudain blanches, de nouvelles limitations de vitesse, et voilà déjà franchie la frontière entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord. Mais aussi, depuis le Brexit, entre l’Union européenne (UE) et la zone extracommunautaire. Les automobilistes ont encore un peu de répit : à ce jour, il n’y a ni visa à présenter ni droits de douane à régler. Des négociations sont en cours jusqu’au début de 2021.
Et les footballeurs ? Philip O’Doherty devance la question. Sans trop pouvoir y répondre. « Personne ne sait encore ce qu’il va se passer. » Ce multimillionnaire – option vente de matériel électronique – dirige le Derry City Football Club. « Le seul club en Europe à se trouver dans une situation pareille », résume-t-il. Nous voici en effet en Irlande du Nord, à une dizaine de kilomètres de la frontière, et donc hors de l’UE. Mais avec une équipe professionnelle disputant le championnat… de la République d’Irlande voisine.
Pour mieux se situer, il suffit d’entrer dans la première supérette venue. Plusieurs porte-clés y sont en vente, l’un d’eux avec le logo du club, rouge et blanc, les fortifications de la vieille ville en arrière-plan ; un autre avec le prêtre italien Padre Pio sous son capuce. Un autre encore rend hommage à Martin McGuinness (1950-2017), chef d’état-major paramilitaire de l’IRA provisoire, l’Irish Republican Army, puis vice-premier ministre d’Irlande du Nord. « Un combattant de la liberté », précise la babiole. Comprendre : un militant de la réunification irlandaise.
Un peu comme dans une supérette, les footballeurs locaux ont l’habitude de se retrouver ainsi coincés, malgré eux, entre politique et religion. En aparté, pourtant, une précaution de l’attaché de presse bénévole du club, Lawrence Moore : « Le club essaie en général d’éviter de commenter le Brexit. » Trop tard. Philip O’Doherty lui-même a déjà abordé le sujet : « Je pense que j’aurai peut-être plus de difficultés à recruter des joueurs et que ça ne va pas nous aider. » Comme la majorité ici, le dirigeant entend bien rester dans le championnat de la partie sud, et républicaine, de l’île : « J’espère que le bon sens prévaudra et que nous pourrons continuer ainsi. De toute façon, en ce moment, l’UE a d’autres problèmes, d’autres priorités que le football. »
[ad_2]
Source link
Have something to say? Leave a comment: