Accusé de blanchiment d’argent, le fondateur de Yes Bank placé en état d’arrestation

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Rana Kapoor, le fondateur de Yes Bank, après son arrestation à Bombay, le 8 mars.
Rana Kapoor, le fondateur de Yes Bank, après son arrestation à Bombay, le 8 mars. BHUSHAN KOYANDE / AFP

Le fondateur de la banque indienne Yes Bank, Rana Kapoor, a été placé en état d’arrestation dimanche 8 mars pour des accusations de blanchiment d’argent. Il a été arrêté au petit matin, après avoir été interrogé durant plus de vingt heures à Bombay par des responsables de l’agence chargée des enquêtes sur les infractions financières, l’Enforcement Directorate (ED).

« Il a été arrêté parce qu’il ne coopérait pas à l’enquête », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) un responsable de l’ED sous couvert d’anonymat. Yes Bank a confirmé cette arrestation. La résidence de Rana Kapoor, située dans un quartier huppé de Bombay, a fait l’objet d’une perquisition.

Cette arrestation arrive alors que la banque privée, fondée en 2004, a fait faillite vendredi 6 mars. Numéro un des transactions en ligne en Inde, Yes Bank est écrasée par ses créances douteuses.

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La banque publique State Bank of India (SBI) a annoncé samedi être prête à investir 24,5 milliards de roupies (environ 294 millions d’euros) pour prendre une participation de 49 % dans Yes Bank dans le cadre d’un plan de sauvetage soutenu par la banque centrale, la Reserve Bank of India (RBI). La faiblesse de la banque en ligne « est largement due à l’incapacité de la banque à lever du capital pour résoudre les potentielles pertes dues aux défauts de paiement de prêts et la dégradation des notes qui en résultera », selon la RBI.

En attendant, la banque centrale indienne a pris le contrôle de l’établissement bancaire dans la nuit de jeudi à vendredi, en vue d’un plan de renflouement, et limité le montant des retraits. La limitation des retraits à 50 000 roupies (environ 600 euros) sur trente jours a provoqué vendredi et samedi un afflux de clients de Yes Bank venus tenter de récupérer leurs fonds dans le millier de succursales et les quelque 1 800 distributeurs automatiques dont dispose la banque à travers le pays.

Ralentissement brutal de l’économie

L’inquiétude des marchés est d’autant plus grande que l’épidémie de coronavirus vient de faire son apparition dans le pays. Hormis trois cas isolés au Kerala (sud) en février qui se sont soldés par des guérisons, une trentaine de contaminations ont été recensées ces derniers jours, notamment au Rajasthan, près du Taj Mahal et dans la capitale, Delhi. Le Sensex, principal indice de la Bourse de Bombay, est tombé à son plus-bas depuis six mois, dans un contexte macroéconomique déjà très préoccupant.

L’économie indienne a terminé l’année 2019 avec un taux de croissance de 4,7 % en rythme annuel, le plus mauvais chiffre depuis douze ans. Entre les tensions sociales que génère la politique discriminatoire du gouvernement Modi à l’égard des musulmans, le ralentissement brutal de l’économie et, maintenant, l’épidémie de Covid-19, il y a de quoi « s’inquiéter profondément pour le rang économique et démocratique de l’Inde dans le monde », estime l’économiste Manmohan Singh.

L’Inde fait face à une pénurie de liquidités après le quasi-effondrement il y a plus d’un an du financeur de projets d’infrastructures IL&FS, un des plus gros intermédiaires financiers dans ce pays de 1,3 milliard d’habitants, qui a nécessité un sauvetage du gouvernement dans l’urgence.

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Le Monde avec AFP

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