En Arabie saoudite, trois princes arrêtés, dont le frère du roi Salman

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Le prince héritier du royaume d’Arabie saoudite, Mohamed Ben Salman (à gauche) avec son cousin le prince Mohammed Ben Nayef, en décembre 2016 à Riyad.
Le prince héritier du royaume d’Arabie saoudite, Mohamed Ben Salman (à gauche) avec son cousin le prince Mohammed Ben Nayef, en décembre 2016 à Riyad. BANDAR AL-JALOUD / AFP

Déjà plein de rebondissements, le feuilleton de l’ascension vers le pouvoir suprême de Mohammed Ben Salman, le prince héritier d’Arabie saoudite et fils du roi Salman, connaît un nouvel épisode. Selon plusieurs médias, dont le New York Times et le Wall Street Journal, trois membres éminents de la dynastie royale ont été arrêtés, dont l’ancien dauphin Mohammed Ben Nayef et le propre frère du souverain, Ahmed Ben Abdelaziz Al Saoud.

L’information a été transmise aux deux quotidiens américains vendredi 6 mars par plusieurs sources convergentes, internes à la famille dirigeante ou proche de celle-ci, et confirmés ensuite à d’autres médias. Selon le Wall Street Journal, les trois princes – des personnalités d’envergure pour deux d’entre eux, susceptibles de faire de l’ombre au numéro deux saoudien – seraient accusés de trahison, une charge passible de la peine de mort ou du moins de longues années d’emprisonnement.

Ce nouveau règlement de comptes au sein de la Maison des Saoud paraît destiné à faciliter la montée de Mohamed Ben Salman sur le trône de Riyad. En mettant hors d’état de nuire ces possibles gêneurs, « MBS », comme on le surnomme, semble vouloir s’assurer que rien ne pourra entraver son couronnement à la mort de son père, un octogénaire à la santé fragile, ou si celui-ci venait à soudainement abdiquer.

Ambition dévorante

Mohamed Ben Nayef, dit « MBN », est le plus célèbre des trois dignitaires royaux neutralisés. Ancien chef du contre-terrorisme saoudien et ex-ministre de l’intérieur, loué pour sa poigne de fer face aux attentats d’Al-Qaida dans les années 2000, il passait pour le successeur naturel de Salman, son oncle, lorsque celui-ci est devenu roi, en janvier 2015.

C’était compter sans l’ambition dévorante de « MBS » qui, avec le soutien de son père, a gravi les échelons du pouvoir à toute vitesse, avant de ravir le titre de prince héritier à son cousin en juin 2017. Depuis cette date, « MBN » vivait peu ou prou en résidence surveillée, avec l’interdiction de voyager. Son aura au sein de la famille royale et les contacts qu’il s’était forgés dans les milieux du renseignement américain ont probablement été perçus par Mohammed Ben Salman comme une menace. Son jeune frère, Nawaf Ben Nayef, a lui aussi été arrêté.

Ahmed Ben Abdelaziz Al Saoud, l’autre prince de haut rang victime de ce coup de force, est le dernier frère en vie du roi. Issu comme lui de la fameuse lignée des Soudaïri, il fut un éphémère ministre de l’intérieur en 2012. A la suite de propos tenus à Londres en septembre 2018, dans lesquels il donnait l’impression de critiquer la conduite de la guerre au Yémen, certains opposants ont voulu voir en lui une alternative à MBS.

Son arrivée le mois suivant à Riyad, après un long séjour au Royaume Uni, parfois perçu comme un semi-exil, avait suscité de nombreuses spéculations. D’autant que cette arrivée avait coïncidé avec la révélation de l’assassinat du journaliste et dissident saoudien Jamal Khashoggi, par des barbouzes proches du prince héritier, dans le consulat du royaume à Istanbul.

Mais les milieux anti-MBS, qui espéraient que le prince Ahmed se saisirait de ce scandale planétaire pour contester l’ordre de succession, ont vite déchanté. De son plein gré ou sous la contrainte, le cadet de Salman a fait profil bas depuis son retour dans le royaume.

L’arrestation de VIP suspects de déloyauté est la marque de fabrique de MBS. A l’automne 2017, sous couvert d’accusations de corruption, il avait bouclé dans les suites du Ritz-Carlton de Riyad près de 200 hommes d’affaires, ex-ministres et membres de la famille royale, qui constituaient, pour beaucoup d’entre eux, de possibles obstacles à sa marche vers le trône. Ces dignitaires avaient été libérés au bout de plusieurs semaines, en échange d’une grosse partie de leurs avoirs et de leur renoncement à jouer le moindre rôle d’importance sur la scène économique et politique.

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