les animaux domestiques peuvent-ils être contaminés et transmettre la maladie ?

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Certains propriétaires de chien pensent le protéger en lui faisant porter un masque, comme ici à Pékin, le 3 mars 2020.
Certains propriétaires de chien pensent le protéger en lui faisant porter un masque, comme ici à Pékin, le 3 mars 2020. NICOLAS ASFOURI / AFP

Depuis l’annonce, le 28 février, que le chien d’une patiente atteinte du Covid-19 à Hongkong s’est révélé porteur de « faibles traces » du coronavirus, les interrogations fusent sur l’éventuelle transmission entre les humains et leurs animaux domestiques. Mais, pour le moment, aucun élément ne permet de penser que chiens, chats et autres animaux de compagnie puissent être atteints du Covid-19 et transmettre la maladie à leur tour.

Le petit chien de salon, de race poméranienne, qui est au centre de l’attention de la communauté vétérinaire de Hongkong et de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), avait été placé en quarantaine le 25 février, dès la confirmation que sa maîtresse, une femme de 60 ans, était malade. Les prélèvements effectués dans la gueule et le museau ainsi que dans les selles et dans la zone anale du chien avaient permis de détecter, dans les seuls échantillons buccaux et nasaux, une « faible présence » du virus SARS-CoV-2. Cinq jours plus tard, le 2 mars, le virus n’était plus traçable que dans le museau, et toujours en petite quantité.

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Un animal « faiblement contaminé »

Les équipes scientifiques de deux universités de Hongkong, en coordination avec l’OIE sise à Paris, ont alors conclu que le chien était « faiblement contaminé ». Le 3 mars, un test sanguin a également été effectué sur l’animal pour observer la présence ou non d’anticorps au virus, ce qui prouverait que le chien aurait été contaminé mais ne serait pas qu’un porteur passif. Les tests, négatifs pour le moment, ne sont toutefois pas concluants, car il faut plusieurs jours pour que le système produise ces anticorps.

Le petit chien ne présente aucun signe clinique de maladie

Selon la vétérinaire Jane Gray, directrice adjointe de la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) de Hongkong, le fait que les résultats de ces tests, « extrêmement sensibles », soient « faibles » permet de penser que l’animal n’est qu’un « end carrier », c’est-à-dire un maillon en bout de chaîne de transmission. Elle souligne également qu’avec de tels résultats, il n’est pas possible de savoir si le virus était intact ou si seuls des fragments non contaminants étaient présents dans les parois nasales de l’animal. Le petit chien ne présente d’ailleurs aucun signe clinique de maladie.

Pour Sophie Le Poder, professeure de virologie à l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort, la présence de traces de virus dans son museau, y compris après quelques jours d’isolement, peut s’expliquer par « l’environnement de la cavité nasale, dont la température moyenne et l’humidité sont favorables à la persistance du virus ». La vétérinaire note par ailleurs que « dans le cas d’une infection active, on aurait plutôt une augmentation, après quelques jours, des traces d’ARN du virus, ce qui n’est pas le cas ici ».

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