L’Algérie se mobilise face aux trois cas de Covid-19

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Des ambulanciers devant l’unité spéciale de l’hôpital El Kettar pour traiter les cas de coronavirus, à Alger le 26 février 2020.
Des ambulanciers devant l’unité spéciale de l’hôpital El Kettar pour traiter les cas de coronavirus, à Alger le 26 février 2020. RYAD KRAMDI / AFP

A l’heure du déjeuner, masque sur le visage, les travailleurs récupèrent un sac contenant un repas individuel. Sur la base de vie saharienne de Menzel Ledjmet Est, où la compagnie nationale algérienne Sonatrach et une filiale de l’entreprise italienne ENI exploitent du gaz, à plus de 1 000 kilomètres au sud d’Alger, la salle de restauration collective est désormais fermée pour éviter les regroupements.

C’est ici que le premier cas de coronavirus a été identifié. Le 25 février, le ministre de la santé algérien, Abderahmane Benbouzid, a annoncé au journal télévisé qu’un Italien, originaire de Lombardie, l’une des zones les plus touchées en Italie, salarié d’ENI et arrivé sur la base le 18 février, était « confirmé positif ». L’homme a été isolé pendant quatre jours dans la base de vie avant d’être rapatrié en Italie par un avion d’AIitalia. Les travailleurs ont eux aussi été confinés.

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Parallèlement, les autorités algériennes ont lancé un appel, au lendemain de l’annonce, pour retrouver les passagers du vol Milan-Rome-Alger du 17 février. Dans la ville de Tizi Ouzou, au nord du pays, trois salariés de la base de Menzel Ledjmet Est, en congés, se sont présentés à l’hôpital, affirmant avoir travaillé avec l’Italien contaminé. Ils ont été placés en isolement, puis libérés, après que les prélèvements effectués « se sont avérés négatifs à toute contamination au Covid-19 », selon un communiqué du CHU de la ville.

« Hospitalisation corona »

Dimanche 1er mars, le bilan s’établit à trois cas. Un communiqué du ministère de la santé annonce qu’une femme de 53 ans et sa fille de 24 ans sont « confirmées positives » dans la région de Blida, au sud de la capitale. Comment ont-elles été contaminées ? Deux membres de leur famille, résidant en France, sont venus passer une semaine de vacances en Algérie. C’est lors de l’enquête épidémiologique qui a suivi l’hospitalisation, en France, de ces deux patients, que ces deux femmes ont été approchées par les équipes médicales alors qu’elles ne présentaient aucun symptôme.

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A Alger, un étage de l’hôpital El Kettar est désormais réservé à l’isolement de cas suspects. Sur les portes rouges, des feuilles A4 portant la mention « Hospitalisation corona » sont affichées. Des soignants apportent un stock de thermomètres. Une dame habillée d’un long manteau vert demande sa route et s’approche de la porte avant d’être interceptée par une jeune femme : « Vous êtes sûre que vous voulez entrer ? Ici, il y a le corona. Il vaut mieux attendre. »

A l’étage du dessous, des patients sont hospitalisés au service infectieux. Et l’entrée est la même, ce qui ne rassure pas Leïla, la parente d’un patient. « Mais j’ai un proche hospitalisé, il faut bien que je lui apporte à manger. Quand j’ai vu les agents de l’accueil avec des masques, je me suis demandée s’il fallait que j’arrête de venir. Finalement, je me lave bien les mains en rentrant chez moi et j’espère que ça ira », tente de se convaincre la visiteuse.

La panique ne semble pas l’emporter

Dans le pays, la mobilisation est importante. Dimanche 1er mars, le président Abdelmadjid Tebboune a présidé une réunion du Haut-Conseil de sécurité où il a appelé à maintenir « un haut degré de vigilance et une mobilisation active », selon l’agence officielle APS. Dans les médias privés comme publics, des responsables répètent les mesures de prévention. Des médecins publient des vidéos sur les réseaux sociaux pour rassurer l’opinion. Dans les hôpitaux, des masques et des blouses de protection ont été distribués aux personnels, et des affiches informatives sur les mesures d’hygiène ont été placardées sur les murs des services d’urgence.

Le ministère de la santé a par ailleurs affirmé avoir réuni les fabricants de masques pour s’enquérir de leur stock et pour leur demander qu’ils « cessent toute vente et toute exportation pour que cela reste disponible pour l’Etat algérien ». Jeudi 27 février, Air Algérie, qui avait déjà suspendu ses vols vers la Chine, a annoncé qu’elle suspendait également ceux à destination de l’Arabie saoudite, alors que 100 000 Algériens étaient enregistrés pour la Omra, le pèlerinage à la Mecque qui se fait tout au long de l’année.

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En dépit de cette série de mesure, la panique ne semble pas, pour l’heure, l’emporter. « Je ne suis pas trop inquiet, explique Hafidh, 40 ans. C’est une maladie qu’on ne voit pas pour l’instant. Mais je surveille quand même les informations à la télévision », poursuit-il, vigilent malgré tout. Certains craignent cependant que la situation ne se complique si le nombre de cas vient à augmenter, du fait de la fragilité du système de santé public, au sein duquel les mouvements de protestation des personnels ont été réguliers ces dernières années.

En attendant, lundi 2 mars, le vol régulier d’Air Algérie en provenance de Pékin a atterri à Alger, avec plus d’une centaine de passagers à bord, après avoir été suspendu pendant un mois, sans aucune explication officielle.

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