Des centaines de migrants bloqués à la frontière gréco-turque

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Les migrants se dirigent vers la frontière grecque après être sortis d’un train en provenance d’Istanbul, près de Pazarkule (Turquie), le 28 février.
Les migrants se dirigent vers la frontière grecque après être sortis d’un train en provenance d’Istanbul, près de Pazarkule (Turquie), le 28 février. BULENT KILIC / AFP

A peine la Turquie a-t-elle menacé de favoriser une nouvelle vague de migrants vers l’Europe que des centaines de réfugiés – Syriens, Afghans, Iraniens, Irakiens, Pakistanais – ont pris, vendredi 28 février, la direction des frontières occidentales du pays.

Le feu vert leur avait été donné de façon informelle la veille après la tenue d’un conseil de sécurité extraordinaire sous la houlette du président turc Recep Tayyip Erdogan. Furieuse de la mort de 33 de ses soldats dans la province d’Idlib – la dernière poche rebelle au nord-ouest de la Syrie –, ulcérée par l’absence de soutien occidental dans son combat contre le régime de Bachar Al-Assad, la Turquie « n’a pas d’autre choix que de desserrer sa politique d’endiguement des réfugiés », avait alors fait savoir, vendredi, Fahrettin Altun, le directeur de la communication du palais présidentiel.

Toute la journée de vendredi, les médias turcs ont montré les mouvements de ces réfugiés. La chaîne de télévision CNN Türk a diffusé en boucle des images de personnes attendant sur les plages de la Mer Egée pour embarquer sur des canots pneumatiques en plein jour ou des groupes de migrants se dirigeant vers la frontière terrestre de la Turquie avec la Grèce et la Bulgarie, à Edirne.

« Nous contrôlons la situation »

Les gardes-frontières turcs n’occupaient pas les postes-frontières avec la Grèce et la Bulgarie. Mais aucun des réfugiés n’a réussi à passer, la Grèce et la Bulgarie ayant dans le même temps renforcé leur surveillance. Athènes a annoncé, dès vendredi, un doublement des patrouilles terrestres et des gardes-côtes, et le déploiement de l’armée.

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Sur l’île de Lesbos, le flux de migrants en provenance de Turquie vendredi ne sortait toutefois pas de l’ordinaire : « un canot avec quinze demandeurs d’asile est arrivé tôt ce matin et un autre dans l’après-midi avec près de cinquante personnes. Mais ces dernières semaines, chaque jour près de 100 migrants débarquent sur nos côtes, cela n’a rien d’exceptionnel », notaient les autorités portuaires locales.

Au niveau du poste frontalier de Kastanies, situé au nord-est de la Grèce, un groupe d’une centaine de migrants se trouvaient bloqués dans la zone tampon qui sépare le pays de la Turquie. « Ces personnes sont arrivées avec l’intention de passer en Grèce mais nous les avons fait reculer. Nous contrôlons la situation », précisait, vendredi, un garde-frontière grec.

Des migrants attendent de prendre un bateau pneumatique pour entrer en Grèce depuis la Turquie, en traversant le fleuve Maritsa, le 28 février.
Des migrants attendent de prendre un bateau pneumatique pour entrer en Grèce depuis la Turquie, en traversant le fleuve Maritsa, le 28 février. BULENT KILIC / AFP

Selon des médias grecs, des incidents sont survenus tard dans la soirée de vendredi. Des gaz lacrymogènes ont été tirés par les forces de l’ordre pour calmer la foule. A la nuit tombée, les migrants arrivés jusqu’aux portes de la Grèce avoisinaient les mille personnes.

« Un jeu politique mortel »

Toute la journée de vendredi en effet, des bus affrétés par la mairie de l’arrondissement de Fatih – situé sur la péninsule historique d’Istanbul, il est aux mains du Parti de la justice et du développement (islamo-conservateur, au pouvoir à Ankara) – ont en effet embarqué des réfugiés pour les conduire gracieusement à Edirne, mais sans leur dire qu’ils n’avaient aucune chance de passer de l’autre côté.

Pour l’ONG Amnesty international, « les demandeurs d’asile sont encore une fois utilisés comme une monnaie d’échange dans un jeu politique mortel ».

Depuis l’accord entre l’Union européenne (UE) et la Turquie, signé en mars 2016, Ankara est en effet censé contrôler les passages illégaux vers l’Europe et a bénéficié d’une aide de 6 milliards d’euros à cette fin.

Mais la Turquie, qui accueille 3,6 millions de réfugiés, menace régulièrement l’Europe de « lâcher » les réfugiés. Le président Erdogan joue avec les nerfs des Européens, tétanisés par la perspective d’une nouvelle crise migratoire.

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Le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, qui se trouve déjà dans une position délicate face à l’opposition grandissante des insulaires qui ne souhaitent plus accueillir de demandeurs d’asile et au manque de camps sur le continent se veut intransigeant : « Aucune entrée illégale ne sera tolérée, (…) a-t-il averti, vendredi, sur Twitter. La Grèce ne va pas assumer la responsabilité des événements tragiques en Syrie. »

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