Au Brésil, la guerre est déclarée entre Bolsonaro et le Parlement

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Jair Bolsonaro lors d’une cérémonie de la Caixa Economica Federal Bank, à Brasilia, le 20 février.
Jair Bolsonaro lors d’une cérémonie de la Caixa Economica Federal Bank, à Brasilia, le 20 février. ADRIANO MACHADO / REUTERS

Le moins qu’on puisse dire, c’est que le Carnaval, qui s’est achevé mercredi 26 février, n’a pas apaisé la vie politique brésilienne. Au contraire : depuis le début de la semaine, une crise institutionnelle majeure, aux conséquences imprévisibles, agite le pays, opposant le président Jair Bolsonaro à son propre Parlement.

Tout commence le 25 février, jour de mardi gras : la journaliste Vera Magalhaes, du quotidien Estadao, révèle que M. Bolsonaro a partagé sur WhatsApp, auprès de quelques dizaines de proches, une vidéo, créée par ses partisans, appelant à des manifestations de rue le 15 mars. Le clip, de deux minutes, au ton ultradramatique, présente un chef de l’Etat « travailleur, infatigable, chrétien, patriote », et appelle à descendre battre le pavé pour le défendre contre les « ennemis du Brésil ». A savoir, les pouvoirs législatif et judiciaire.

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Qu’importe si M. Bolsonaro n’est pas l’auteur de la vidéo et si celle-ci n’appelle pas directement à un coup d’Etat : l’essentiel de la classe politique, d’hier et d’aujourd’hui, de gauche comme de droite, s’est immédiatement insurgé. L’ancien président Fernando Henrique Cardoso (centre droit) a ainsi évoqué une « crise institutionnelle aux conséquences gravissimes » et son successeur Lula da Silva (gauche) a enjoint au peuple et aux institutions de « défendre la démocratie ».

« Convoquer des manifestations contre des institutions garanties par la Constitution de 1988 est un crime de responsabilité, confie pour sa part David Miranda, jeune député de 34 ans du Parti Socialisme et liberté (PSOL, gauche). Bolsonaro avance chaque fois un peu plus pour installer un régime autoritaire. Il a franchi toutes les limites. J’espère que le Parlement va prendre conscience de la gravité de la situation et ouvrir une procédure de destitution. »

Inexpérience et chaos au sein de l’exécutif

Plus grave : M. Bolsonaro a essuyé, jeudi, des critiques au plus haut niveau judiciaire. Selon José Celso de Mello, doyen du Tribunal suprême fédéral – la plus haute instance du pouvoir judiciaire brésilien –, l’épisode révélerait ainsi « la face sombre d’un président de la République qui ne connaît pas la valeur de l’ordre constitutionnel, qui ignore le sens fondamental de la séparation des pouvoirs », laissant entendre que son institution pourrait se pencher sur cette « affaire WhatsApp ».

Visiblement dépassé, voire effrayé, Jair Bolsonaro a tenté de calmer le jeu, multipliant les appels téléphoniques auprès de députés et de sénateurs remontés. « J’ai été parlementaire pendant vingt-huit ans, je ne suis pas en train d’offenser le Parlement, tout au contraire, je veux un Parlement indépendant et actif. Même chose pour la justice. (…) Il n’existe aucune critique contre eux [de ma part] », a soutenu le président, jeudi, sur les réseaux sociaux.

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