L’Union africaine compte déployer 3 000 soldats au Sahel

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Soldats nigériens et français à Niamey, le 22 décembre 2019, pour la cérémonie d’hommage aux 71 militaires nigériens tués lors de l’attaque d’Inates le 10 décembre
Soldats nigériens et français à Niamey, le 22 décembre 2019, pour la cérémonie d’hommage aux 71 militaires nigériens tués lors de l’attaque d’Inates le 10 décembre LUDOVIC MARIN/AFP

L’Union africaine (UA) a annoncé, jeudi 27 février, qu’elle comptait envoyer 3 000 soldats au Sahel pour tenter d’enrayer la progression du djihadisme et la dégradation de la sécurité dans la région, sans toutefois préciser les modalités et le calendrier exact de ce déploiement.

La décision, prise lors du sommet de l’UA début février, n’avait pas encore été rendue publique. Elle a été annoncée en conférence de presse à Addis-Abeba par le commissaire de l’UA à la paix et la sécurité, Smaïl Chergui, dans le cadre d’un sommet Union africaine/Union européenne.

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« Sur la décision du sommet de travailler au déploiement d’une force de 3 000 hommes pour aider les pays du Sahel à affaiblir les groupes terroristes, je pense que c’est une décision sur laquelle nous allons travailler avec le G5 Sahel et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao), a déclaré M. Chergui. Cette décision a été prise parce que, comme vous le voyez (…), la menace progresse et devient plus complexe. »

« Geste de solidarité »

Le G5 Sahel, basé à Nouakchott, et composé de la Mauritanie, du Mali, du Burkina Faso, du Niger et du Tchad, fournit depuis 2014 un cadre de coopération pour la sécurité et le développement de ces cinq pays sahéliens d’Afrique de l’Ouest.

En 2017, face à la poussée des attaques djihadistes et à la sévère dégradation de la sécurité dans le centre du Mali, ainsi qu’au Burkina Faso et au Niger voisins, le G5 Sahel a réactivé son projet de force conjointe, initialement lancé en 2015. Cette force, qui doit compter à terme 5 000 hommes pour lutter contre les djihadistes dans les zones frontalières entre les pays membres, peine à monter en puissance. Les conclusions finales du sommet de l’UA n’ont toujours pas été publiées, mais les diplomates ont confirmé le déploiement prévu.

« Le sommet a décidé de déployer environ 3 000 hommes pour une période de six mois pour aider les pays du Sahel à affronter la menace à laquelle ils font face », a déclaré à l’AFP Edward Xolisa Makaya, l’ambassadeur sud-africain auprès de l’UA. « C’est juste un signe ou un geste de solidarité avec les peuples du Sahel », a-t-il ajouté, disant espérer que ce déploiement aurait lieu « dans le cours de l’année ».

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Mais certaines modalités restent à régler. Aucun pays ne s’est encore officiellement dit prêt à envoyer des troupes, et le mode de financement du projet n’est pas non plus connu. « Bien entendu, les Etats membres ont été incités à faire une offre de contribution, et certains l’ont fait durant les discussions. Mais nous n’avons pas le droit de donner leur nom pour le moment », a précisé M. Makaya.

L’Afrique du Sud a pris lors du dernier sommet la présidence tournante de l’UA et envisage d’accueillir un sommet extraordinaire de l’organisation panafricaine sur les questions sécuritaires en mai.

« Stratégique politique »

Elissa Jobson, experte auprès de l’International Crisis group (ICG), a exprimé des doutes sur l’efficacité de l’initiative de l’UA : « Même si c’est bien de voir que les dirigeants de l’Union africaine montrent un réel intérêt pour le conflit au Sahel et sentent qu’ils doivent faire quelque chose, le déploiement de soldats n’est pas forcément la réponse adéquate. » Selon elle, ce déploiement devrait « s’inscrire dans une stratégie politique bien conçue, qui devrait aussi inclure le dialogue avec les groupes djihadistes dans la région ».

Les violences djihadistes – souvent entremêlées à des conflits intercommunautaires – ont fait 4 000 morts en 2019 au Burkina Faso, au Mali et au Niger, cinq fois plus qu’en 2016, selon l’ONU, malgré la présence de forces africaines, onusiennes et internationales.

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Lors de la même conférence de presse, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a toutefois considéré que la mesure était « très bienvenue ». « Je pense que nous avons suffisamment de capacité de coordination logistique pour tout gérer ensemble », a-t-il fait valoir.

L’UE et ses Etats membres ont débloqué quelque 155 millions d’euros pour soutenir la Force conjointe du G5 Sahel depuis sa création, dont près de 70 % ont déjà été décaissés. L’UE a en outre décidé d’un financement additionnel de 138 millions d’euros, confirmé par M. Borrell lors du sommet de Pau entre la France et le G5 Sahel le 13 janvier.

Le Monde avec AFP

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