A New Delhi, trois jours de terreur et de dévastation

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Des hommes transportent le corps d’une victime des affrontements entre hindous et musulmans à New Delhi, le 26 février.
Des hommes transportent le corps d’une victime des affrontements entre hindous et musulmans à New Delhi, le 26 février. ADNAN ABIDI / REUTERS

Chand Bagh n’est plus que dévastation. Les routes sont impraticables, jonchées de pierres, de débris de verre, de carcasses de voitures ou de motos et d’autres déchets carbonisés, sans doute les restes de magasins mis à sac. De la fumée s’échappe encore des immeubles incendiés. Les rues principales, d’habitude bondées, sont désertes. Tous les rideaux des magasins sont baissés. Seuls des vaches et des chiens errants fouillent dans les poubelles qui ne sont plus ramassées.

Après trois jours de heurts extrêmement violents entre hindous et musulmans, Chand Bagh, comme les autres quartiers du nord-est de New Delhi – Jafrabad, Maujpur, Babarpur, Brijpuri, Gokalpuri –, se réveille douloureusement et compte ses victimes. Le centre de la capitale indienne se situe à une dizaine de kilomètres, relié par une voie rapide de deux fois trois voies, qui porte elle aussi les stigmates des affrontements. La grande station essence, comme la plupart des commerces bordant la route ont été incendiés.

Dense et populaire, Chand Bagh abrite une succession de petites enclaves musulmanes et hindoues que rien ne distingue, sinon les mosquées et les temples, et les noms inscrits sur les magasins.

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Les forces de l’ordre, totalement absentes ou inertes, ont enfin été déployées, mercredi 26 février, après que le chef du gouvernement de New Delhi, Arvind Kejriwal, a demandé au ministre de l’intérieur d’assurer la paix et l’ordre dans la capitale. La veille, il avait fallu l’intervention nocturne de la justice pour que la police accepte d’assurer le transfert de victimes grièvement blessées, bloquées dans un hôpital local, pour un établissement mieux équipé capable de leurs prodiguer les soins nécessaires.

Le calme est revenu. Mais le mal est fait

Des policiers et des paramilitaires, armés de lathis (longs bâtons en bois ou plastique), de mitraillettes et de gilets pare-balles filtrent désormais les entrées dans le quartier et patrouillent, demandant aux habitants qui se hasardent dans les rues de rentrer chez eux.

Le calme est revenu. Mais le mal est fait. New Delhi n’avait pas connu de tels affrontements depuis plusieurs décennies. Comment se relèveront ces quartiers où cohabitent 70 % de musulmans et 30 % d’hindous ? Un dernier bilan, jeudi 27 février, dénombrait 27 morts et 330 blessés, beaucoup atteints par balles. Des habitants ont tout perdu, comme ce commerçant à l’entrée de Chand Bagh dont les étals de fruits jonchent le sol. L’intérieur de son échoppe n’est plus qu’une ruine.

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