En Turquie, le président, les « martyrs » de la guerre en Libye et les enterrements secrets

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LETTRE D’ISTANBUL

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’adresse à ses supporters, le 22 février à Izmir.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’adresse à ses supporters, le 22 février à Izmir. SERVICE DE PRESSE PRESIDENTIEL / POOL / AP

Après avoir perdu seize militaires à Idlib, en Syrie, l’armée turque vient de subir ses premières pertes à Tripoli, en Libye, où des officiers turcs et des mercenaires syriens combattent aux côtés des forces du gouvernement libyen d’accord national (GAN) dirigé par Faïez Sarraj.

Reconnu par les Nations unies (ONU), le GAN, soutenu par la Turquie et le Qatar, voit sa survie menacée par les attaques répétées des forces du maréchal libyen dissident Khalifa Haftar, aidé militairement par l’Egypte, les Emirats arabes unis, la Russie et la France.

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La mauvaise nouvelle a été annoncée samedi 22 février par le président Recep Tayyip Erdogan, alors qu’il inaugurait la bretelle d’une autoroute à Izmir, la troisième ville de Turquie sur la côte égéenne. « Bien sûr, nous avons quelques martyrs, mais en contrepartie nous avons neutralisé près de 100 légionnaires », s’est-il félicité.

Les « légionnaires » désignent les forces du maréchal Haftar, les « martyrs » sont, selon la terminologie officielle, les officiers turcs tombés au combat.

Il y en aura d’autres, a prévenu M. Erdogan, volontiers disert sur le thème du sacrifice. « La colline des martyrs ne restera pas vide ! », a-t-il promis après avoir offert du thé aux participants à son meeting.

Tactique d’instrumentalisation

Des dizaines d’officiers turcs et leurs supplétifs syriens, environ 2 000 combattants venus d’Idlib, ont été envoyés en Libye conformément à un accord de coopération militaire signé en 2019 entre le président turc et Faïez Sarraj.

Les rotations vont se poursuivre, les pertes sont inévitables, ainsi va la guerre. Tel est le message délivré samedi par M. Erdogan à son opinion, peu convaincue du bien-fondé du déploiement militaire en Libye.

Fidèle à sa tactique d’instrumentalisation de l’histoire, il a évoqué la nécessité de lutter « contre les menaces à l’unité nationale et à la survie » de la Turquie, embarquée en Libye dans « une nouvelle lutte pour l’indépendance en tant qu’Etat et en tant que nation ».

Selon des sources libyennes, trois officiers turcs et leur traducteur syrien ont été tués lors d’une attaque menée mardi 18 février dans le port de Tripoli par l’armée nationale libyenne (ANL) du général Haftar.

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L’attaque a été aussitôt démentie par Ibrahim Kalin, le porte-parole de la présidence turque. L’ANL a déclaré pour sa part avoir tué seize militaires turcs depuis qu’Ankara a envoyé ses troupes dans le pays pour soutenir sa faction rivale. Cent mercenaires syriens alliés des Turcs sont morts dans des affrontements récents à Tripoli lors d’une avancée de l’ANL, a rapporté dimanche la chaîne de télévision Sky News Arabia.

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