En Algérie, un mouvement rétif à toute forme de « structuration »

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Trois semaines après sa naissance, la mobilisation des Algériens est dirigée autant contre le régime que contre les organisations politiques et syndicales traditionnelles.

Par Frédéric Bobin et Zahra Chenaoui Publié aujourd’hui à 18h02

Temps de Lecture 5 min.

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Manifestation dans le centre d’Alger, le 15 mars 2019.
Manifestation dans le centre d’Alger, le 15 mars 2019. Zohra Bensemra / REUTERS

Ils sont réunis autour d’une petite table ronde en métal, en terrasse d’un café d’Alger, jeudi 7 mars. Dans un sac plastique, plusieurs mètres de tissu vert. « On y va, on va faire les brassards », lance une jeune femme. L’idée de ce groupe des « brassards verts » est née la semaine précédente, après la manifestation du 1er mars. Près de l’hôtel Saint-Georges, des manifestants font face aux forces de l’ordre et s’en suit un immense mouvement de foule. « On a eu l’impression qu’on allait étouffer. On a cru que des gens étaient morts », explique Adila, 34 ans.

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Ce jour-là, un homme est décédé dans la manifestation après un arrêt cardiaque. Autour de la table de métal, Adila, certains de ses amis, mais aussi d’autres jeunes qui ont eu vent de l’initiative via les réseaux sociaux, débattent du texte qu’ils vont publier sur Internet « pour que tout le monde puisse participer et partager les bons réflexes » : ramasser les déchets, avoir des compresses et du désinfectant pour aider d’éventuels blessés et du vinaigre en cas d’utilisation de gaz lacrymogène, et éviter les bousculades.

Une dimension horizontale

Le lendemain, vendredi 8 mars, la foule est encore plus massive que la semaine précédente. Dans le quartier du Sacré-Coeur, le parc du Galant est une zone sensible. Ici, chaque vendredi, les forces de l’ordre empêchent les manifestants de monter vers le quartier d’El Mouradia où se trouve la présidence. Ce jour-là, après des affrontements dans la soirée, le musée a été dégradé, une école a également été touchée. Sur les marches du parc, des habitants se sont rassemblés. « On ne veut pas que notre quartier soit cassé. Si vous voulez aller casser, allez casser chez vous », lance un homme, la quarantaine.

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Un comité de quartier a été recréé à cette occasion : « Il fallait qu’on fasse quelque chose », explique un jeune homme en survêtement noir. Décision a été prise de nettoyer les rues la veille de la manifestation du 15 mars, « pour pas que des gens puissent utiliser des pierres qui traînent ou des poubelles pour les lancer sur quelqu’un ». Les habitants veulent aussi « s’organiser en groupe ». « Si on voit des groupes de jeunes étrangers au quartier le soir, on doit les faire partir », lâche un résident. Un voisin est dubitatif : « Je me demande si ça ne va pas créer plus de violence. »

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