les Algérois célèbrent l’anniversaire du Hirak

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Des milliers d’Agériens réunis pour célébrer le premier anniversaire du soulèvement populaire, à Alger le 21 février 2020.
Des milliers d’Agériens réunis pour célébrer le premier anniversaire du soulèvement populaire, à Alger le 21 février 2020. Toufik Doudou / AP

« Le Hirak, c’est fini ? », lance une femme qui n’arrive plus à avancer au milieu de la foule. Serrés les uns contre les autres, les manifestants qui viennent à contresens, sourient et hochent la tête. Des dizaines de milliers de personnes étaient dans les rues, ce vendredi 21 février, à Alger, un an après la première manifestation contre le cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika qui marqua le début du Hirak.

Téléphone portable fixé sur une perche, un jeune homme filme la foule de la rue Didouche-Mourad, au centre de la ville, et diffuse en direct sur les réseaux sociaux. La mobilisation est importante : c’était le principal enjeu de cette journée, après plusieurs semaines de ralentissement, et alors que les autorités multiplient les annonces de réformes, promettant une réforme de la Constitution d’ici l’été.

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Comme chaque semaine, des familles sont venues avec leurs jeunes enfants, des personnes âgées s’assoient en terrasse, les supporters de football donnent le rythme avec leurs caisses claires, le carré féministe chante, les familles de manifestants détenus brandissent des photos de leurs proches. En un an, des anonymes sont devenus des figures du mouvement qu’on se presse de venir saluer, comme les jeunes Yasmine Nour El-Houda et Nour El-Houda Oggadi, étudiantes incarcérées pendant plusieurs semaines à Alger et à Tlemcen.

Les manifestants entonnent chansons et slogans emblématiques des premiers mois du mouvement, comme « La Casa del Mouradia » ou « Le Peuple veut qu’ils s’en aillent tous ». Des pancartes ont été imprimées avec les portraits de Hassan Benkhedda, mort lors de la manifestation du 1er mars 2019, et Ramzi Yettou, un jeune homme âgé de 23 ans, mort après avoir été frappé par des agents de police le 12 avril. D’autres portent les photos de Karim Tabbou et Fodil Boumala, deux militants toujours en détention.

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« Donnez le pouvoir au peuple ! »

Si l’ambiance est joyeuse, les revendications sont toujours aussi claires. L’élection d’Abdelmadjid Tebboune et les promesses de réformes ne suffisent pas aux manifestants. « Les Algériens veulent l’indépendance, ils ne sont pas là pour célébrer. La fête, on la fera quand on sera indépendants, et on ne l’est pas encore », souligne Abou Hudheyfah, agriculteur. « L’Algérie est en retard dans tous les domaines. La seule raison, c’est que ces autorités ont confisqué le pouvoir et les richesses. Donnez le pouvoir au peuple ! Les richesses pour tout le peuple ! », poursuit-il.

Des supporteurs de l’équipe de football d’El Harrach forment un cercle autour des musiciens et chantent « On a viré la chaise roulante [en référence au handicap de l’ancien président Bouteflika], ils nous ont ramené la drogue [le fils du président Tebboune est poursuivi dans une affaire de saisie de cocaïne], où est la justice, où est le droit ? » Rachid brandit une pancarte rouge où il est écrit « le combat continue » : « On voulait que l’Algérie soit libre et démocratique. Sans justice, il n’y aura pas de démocratie. Il y a eu quelques gestes, mais ce n’est pas assez. »

La présidence avait annoncé que le 22 février serait désormais « Journée nationale de la fraternité et de la cohésion entre le peuple et son armée pour la démocratie ».
La présidence avait annoncé que le 22 février serait désormais « Journée nationale de la fraternité et de la cohésion entre le peuple et son armée pour la démocratie ». Toufik Doudou / AP

Mourad, 22 ans, est venu de M’sila, à 200 kilomètres au sud de la capitale. Sac à dos sur les épaules, il porte son burnous dans la main gauche et brandit le point droit en chantant. « Il fallait venir à Alger pour dire que nous, les jeunes, sommes contre ce pouvoir », explique-t-il.

Samira, 56 ans, applaudit et chante avec un groupe de jeunes de quartiers populaires : « La mafia est tellement ancrée qu’on ne gagnera pas en un an. Les gens résistent, ils sont courageux. Les anciens responsables qui sont en prison ne sont qu’une petite partie de cette mafia, les autres sont toujours là et ils sont protégés. Mais ils finiront par tomber ! » Les tambours reprennent et les slogans repris en chœur : « Zeghmati [Belkacem, le ministre de la justice] à El Harrach [la prison], amenez les fils de Gaïd [Salah, l’ancien chef d’état-major] ».

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Jeudi, la présidence avait annoncé que le 22 février, date à laquelle a commencé le mouvement en 2019, serait désormais « Journée nationale de la fraternité et de la cohésion entre le peuple et son armée pour la démocratie ». Pas de quoi ravir Walid, un manifestant d’une quarantaine d’années, qui considère cela comme une instrumentalisation : « Ce matin, sur la chaîne 3 [la radio nationale francophone], ils parlaient du Hirak. Pourquoi le jour de l’anniversaire, tous les médias en parlent ? Mais pourquoi avant, on était tous seuls ? On a besoin de vrais médias ! »

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