A Rio, la bataille du Carnaval pour le leadership de l’extrême droite

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Préparation du Carnaval de Rio, le 20 février 2020.
Préparation du Carnaval de Rio, le 20 février 2020. Silvia Izquierdo / AP

A Rio, le mariage entre la politique et le Carnaval est vieux comme la samba (soit un siècle et des poussières), et défier le pouvoir sur l’avenue du Sambodrome est la norme. L’édition 2020, qui s’ouvre ce vendredi 21 février, ne fera pas exception, alors que le Brésil vit à l’heure de l’extrême droite, et que Rio survit entre banqueroute, crise de la santé et de l’eau, infrastructures en charpie, corruption, violence…

Aux habituelles moqueries pendant les défilés s’est ajouté cette année un conflit entre les deux têtes de l’exécutif carioca portant sur l’avenir de la plus grande fête du monde. Avec, en toile de fond, la bataille pour l’hégémonie au sein de l’extrême droite locale.

D’un côté des gradins : Wilson Witzel, gouverneur de l’Etat, élu en 2018. De l’autre, Marcelo Crivella, actuel maire de la ville, candidat à sa réélection en octobre. Les deux hommes ont des styles diamétralement opposés : le premier, 52 ans, est un rustre colosse, « grande gueule » assumée, ancien fusilier marin, natif de Juandiai (Etat de Sao Paulo), nouveau venu en politique. Tout l’inverse du second, 62 ans, pasteur évangélique madré et moralisateur au sourire contenu, toujours tiré à quatre épingles, ex-ministre et sénateur de Rio durant treize ans.

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« Mais en réalité, ils se ressemblent beaucoup, insiste Paulo Baia, politiste à l’université fédérale de Rio. Crivella et Witzel, qui ont tous deux appuyé en 2018 la candidature d’extrême droite de Jair Bolsonaro, « sont tous deux des conservateurs, avec la même base électorale, s’entourant chacun de chrétiens fervents », poursuit le chercheur.

Et pourtant : depuis un an, de la gestion des hôpitaux à la sécurité en passant par la voirie, les deux têtes de l’extrême droite locale ne cessent de s’écharper en public. M. Witzel a conseillé par le passé au maire de mettre un « filtre entre [son] cerveau et [sa] bouche ». « J’irai chercher mon filtre à Harvard », a retorqué M. Crivella : une allusion aux propos du gouverneur, qui avait un temps soutenu – c’était faux – avoir étudié dans la prestigieuse université américaine.

« Mais ce qui les sépare vraiment, c’est Jair Bolsonaro », tranche M. Baia. Le maire de Rio se rapproche en effet de jour en jour du chef de l’Etat, dont il souhaite obtenir le soutien pour sa réélection. A l’inverse, le gouverneur Witzel est devenu au fil des mois l’un des opposants les plus visibles du président, et a déjà annoncé son désir d’être candidat lors du scrutin présidentiel de 2022.

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