A Annaba, les autorités locales « ne sont plus intouchables »

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Manifestation à Annaba (Algérie), le 16 avril 2019.
Manifestation à Annaba (Algérie), le 16 avril 2019. – / AFP

A l’horizon, quelques rayons de soleil percent les gros nuages gris au-dessus de la mer. Seul un cargo se tient immobile au large. Dans la crique, un bateau pneumatique rouge avance lentement. La protection civile aidée de plongeurs amateurs cherche un pêcheur emporté par une vague quelques jours plus tôt. Il n’y a presque plus aucune chance de retrouver son corps, mais sa famille a demandé au wali (préfet) Djamel Eddine Birimi d’agir. Et le premier responsable de la région d’Annaba, la quatrième plus grande ville d’Algérie, située à une centaine de kilomètres de la frontière tunisienne, veut montrer qu’il écoute. Il veut donner des gages quelques jours seulement après avoir été nommé.

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« C’est notre affaire Ayache à nous, les autorités ont eu peur », lâche une figure de la société civile de la région. Fin décembre 2019, dans la région de M’sila, à 200 kilomètres au sud d’Alger, Ayache Mahdjoubi, 31 ans, décédait après avoir passé six jours coincé dans un puits profond. Le drame avait soulevé une vague d’indignation, les autorités étant accusées d’incompétence. Alors que le Hirak algérien (mouvement de protestation) s’apprête le 22 février à marquer son premier anniversaire, les autorités d’Annaba semblent vouloir éviter les polémiques.

Dans la zone piétonne du cours de la Révolution, les enfants jouent dans des voitures télécommandées. Les terrasses de café sont pleines. Devant le théâtre, un petit groupe s’est réuni. « On a oublié de l’annoncer sur Facebook », dit un enseignant dépité du manque d’affluence. A Annaba, des débats en plein air ont toujours lieu, le jeudi et le vendredi, après la manifestation. Ils sont retransmis sur les réseaux sociaux. « On n’est pas des militants professionnels, explique l’enseignant. Alors, on se trompe et on se fatigue. »

« Pouvoir de pression »

Là est l’acquis du Hirak : des habitants d’Annaba qui n’avaient jamais manifesté de leur vie se mobilisent désormais pour la ville. Des collectifs se sont créés pour la citoyenneté ou la propreté de la cité. Malek Benchaabane, armé de son téléphone portable, diffuse quotidiennement sur les réseaux sociaux des images de « tout ce qui ne va pas dans la ville », particulièrement l’état des routes et des infrastructures. « Désormais, on a un pouvoir de pression sur les responsables locaux, affirme Hany Ghoualmi, 32 ans, responsable marketing au chômage et très investi dans le mouvement. Ils ont peur et ne se sentent plus intouchables. »

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