Bruxelles et Londres bataillent à coups de PowerPoint

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Michel Barnier (à droite), à Bruxelles, le 3 février 2020.
Michel Barnier (à droite), à Bruxelles, le 3 février 2020. KENZO TRIBOUILLARD/AFP

La négociation de la relation future entre Londres et Bruxelles ne devrait démarrer que début mars mais la guerre des PowerPoint fait déjà rage entre les deux parties. Downing Street a brandi, mardi 18 février, un graphique en escalier produit par les équipes de Michel Barnier en 2017, prétendant que les Européens avaient promis au Royaume-Uni un accord commercial « du type Canada », sur le modèle de celui signé entre Bruxelles et Ottawa en 2016. Ce traité de libre-échange acte la suppression de quasiment tous les droits de douane et quotas pour les marchandises entre le Canada et les pays membres de l’Union européenne (UE).

La Commission européenne a rétorqué qu’elle ne s’était jamais engagée de cette manière, et fait circuler, depuis mercredi 19 février, un nouveau diagramme, chaque partenaire commercial de l’UE étant représenté par un rond coloré, censé illustrer les raisons pour lesquelles le Royaume-Uni « est différent » des autres partenaires et ne peut, en conséquence, être traité exactement comme le Canada.

Le différend entre Bruxelles et Londres porte sur ce que les négociateurs européens appellent le « level playing field » (littéralement, des règles du jeu équitables). Les Européens redoutent qu’après le Brexit, le Royaume-Uni abaisse volontairement ses standards en matière environnementale, fiscale, de droit du travail, ou d’aides d’Etat, pour gagner en avantages compétitifs cruciaux et pratiquer la concurrence déloyale à ses portes. Une partie d’entre eux – les Français notamment – veulent conditionner la signature d’un accord commercial « zéro tarifs, zéro quotas » à l’obligation faite à Londres de continuer à s’aligner sur les règles communautaires existantes, mais aussi futures. « Zéro dumping », donc.

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L’UE n’a certes pas imposé un « level playing field » au Canada. Pour deux raisons, explique t-on à Bruxelles : l’éloignement géographique, et le volume des échanges considérés. Plus le partenaire est proche, plus l’alignement réglementaire importe. « Nous sommes prêts à offrir un accord commercial très ambitieux mais le Royaume-Uni ne peut espérer un accès de grande qualité au marché unique que s’il est prêt à accepter les garanties exigées par l’UE pour une concurrence juste et ouverte », est-il expliqué dans le document publié mercredi par la Commission.

Diagramme simplifié à l’extrême

« Le Royaume-Uni deviendra le troisième partenaire de l’UE, les importations européennes provenant du pays ayant atteint 197 milliards d’euros en 2018. Cela représente presque 10 fois les montants importés par l’UE depuis le Canada. Or, le Canada est à 5 000 km des côtes européennes », ajoute le document.



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