« Le discours adressé aux agriculteurs est d’une incohérence totale »

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Tribune. L’usage des pesticides en France et le bien-être animal en élevage sont les deux grands sujets pour lesquels on parle d’agriculture aujourd’hui, et souvent par l’intermédiaire d’un discours à charge. Mais le débat est caricatural, alors que le politique se contente d’évidences et le citoyen de vœux pieux, alors que les importations vont bon train et que l’Union européenne se fixe des normes qu’elle est incapable de faire respecter à ses partenaires commerciaux. On marche sur la tête, et le discours moralisateur adressé aux agriculteurs en devient indigne et d’une incohérence la plus totale.

« Produire moins et plus cher, en agriculture conventionnelle comme bio, c’est se fermer les marchés à tout jamais »

Car oui, on utilise des pesticides en France. Mais les règles encadrant leur utilisation sont une première distorsion de concurrence, à mesure que de nombreuses molécules autorisées chez nos voisins, européens et non européens, ne le sont plus en France. Pour pallier la baisse de la chimie, investir dans l’agroécologie devient la doctrine à la mode. Croyez-nous, nous serions tous très heureux de nous lancer, mais à l’heure où les prix sont internationalisés et où le marché valorise le rendement, s’imposer une durabilité maximale est un acte suicidaire : produire moins et plus cher, en agriculture conventionnelle comme bio, c’est se fermer les marchés à tout jamais. Sur l’élevage, la question est la même. A mesure que l’on se refuse l’industrialisation, c’est la viande étrangère dopée aux farines animales et aux antibiotiques qui s’étale dans les rayons.

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Alors la compétitivité agricole française diminue. La France fait partie des pays perdant le plus de parts de marché chaque année. Nous sommes passés du statut de troisième exportateur mondial à celui de sixième. Et la tendance ne devrait pas s’inverser dans les prochaines années, parce que les règles du commerce international sont faussées : nos normes sont strictement nationales, alors qu’elles devraient, en marché commun, être européennes et s’imposer progressivement à nos partenaires commerciaux.

Mais il n’en n’est rien. L’Union européenne recule, les égoïsmes nationaux s’exacerbant et la politique agricole étant de moins en moins commune. Dans tout cela, notre pays – aussi fier qu’inaudible –, n’arrive plus à imposer ses priorités au sein d’une Europe penchant de plus en plus à l’est.

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Et c’est là que tout bascule. Poussé par des citoyens de plus en plus exigeants pour l’environnement et les animaux, mais honteux de son inaction, notre gouvernement appelle à la montée en gamme de notre agriculture, par toujours plus de réglementations et d’injonctions. Mais a-t-il pris la peine un instant de faire une étude de marché sur cinq ans ?

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