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Livre. La scène se déroule dans un maquis de l’ouest algérien en novembre 1958, quatre ans après le début de la guerre de libération lancée par le Font de libération national (FLN). « Si jamais nous en sortons vivants, que ferez-vous après l’indépendance ? », demande Abdelaziz Bouteflika à trois de ses compagnons. Le premier souhaite poursuivre ses études de chimie, le deuxième se lancer dans les affaires, le troisième envisage une carrière militaire. « Et toi, Abdelaziz ? », lui demande l’un d’eux. « Moi ? Président de la République ! », répond-il sans hésiter. Abdelaziz Bouteflika a 21 ans… et une ambition dévorante.
Quarante-et-un ans plus tard, en 1999, Abdelaziz Bouteflika accède en fanfare au pouvoir suprême dans les habits du sauveur d’une Algérie meurtrie par une décennie de guerre civile. Après deux décennies de règne, il est contraint d’abdiquer, chassé du palais présidentiel d’El-Mouradia par une révolte populaire massive et inédite dans l’histoire du pays. Sous la pression de la rue, l’armée, qui avait fait appel à lui vingt ans plus tôt, le somme d’abdiquer.
Luttes fratricides
Bouteflika, l’histoire secrète (éditions du Rocher), écrit par le journaliste Farid Alilat, nous plonge dans la vie et la personnalité d’un personnage hors norme dans l’histoire du pays avec, en filigrane, l’histoire de l’Algérie contemporaine. La trajectoire personnelle et politique de l’ancien président en est l’incarnation depuis les années de guerre et les luttes fratricides qui marquèrent les premiers mois de la jeune nation indépendante jusqu’aux coups d’Etat, intrigues et révolutions de palais qui ont façonné le régime.
Conquérir le pouvoir et surtout le garder est l’obsession de la vie d’Abdelaziz Bouteflika. « L’Algérie n’a connu qu’un seul grand homme : l’émir Abelkader. Et moi je lui ressemble un peu », affirmera-t-il un jour au général Rachid Benyelles, qui rapporte cette anecdote à l’auteur du livre. « Je m’en vais, je rentre chez moi », avait pourtant coutume de dire, quand il était contrarié, l’homme qui, une fois président, ne rentra jamais chez lui…
C’est aussi un Bouteflika revanchard, calculateur, suspicieux et sans états d’âme que Farid Alilat décrit d’une plume alerte avec force de détails dans une succession de scènes, anecdotes, confidences puisées depuis les coulisses du régime algérien. Les rapports tumultueux qu’a toujours entretenus celui qui refusait d’être « les trois quarts d’un président » avec les très ombrageux généraux de l’armée algérienne sont dignes d’un thriller politique.
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