un Français bloqué un mois dans sa belle-famille au Hubei

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Nicolas Juge, 34 ans, un Français installé en Chine, et sa femme Qiu Ping.
Nicolas Juge, 34 ans, un Français installé en Chine, et sa femme Qiu Ping. Documents personnels

Nicolas Juge, 34 ans, importateur de vin et magicien professionnel, devait épouser Qiu Ping devant toute sa famille le 27 janvier dernier, dans un petit village du Hubei. Le couple était marié officiellement depuis novembre, mais la famille souhaitait organiser un grand banquet au village. Les parents et le frère de Nicolas avaient réservé leurs billets pour assister à la fête. Le couple, installé à Shanghaï, quitte en train la ville le 21 janvier.

La veille, les autorités centrales ont annoncé que le nouveau coronavirus était transmissible de personne à personne. « On a hésité, mais on s’est dit que c’était la campagne : les gens d’ici ne vont pas à Wuhan. Alors on est partis », explique le Français par téléphone. Seule précaution, ils ne descendent pas à Wuhan, mais une gare plus tôt, à Maxian. Le frère de sa femme fait un peu plus de route pour aller les chercher.

Nicolas et sa femme arrivent dans le petit village de Lannichong, quarante-cinq maisons d’un ou deux étages aux façades carrelées, à une centaine de kilomètres de Wuhan, sur la commune de Huanggang. Les ennuis commencent aussitôt : « Quand nous sommes arrivés, toute la famille a mis un masque : ils avaient peur de nous parce que nous avions pris le train. Deux jours après, Wuhan était mise en quarantaine, et le lendemain, c’était tout le Hubei. Le vol de ma famille Paris-Wuhan, le 25 janvier, a été annulé. On était coincés. »

Légumes flétris et yaourts périmés

Les traditionnelles visites du Nouvel An lunaire à la famille et aux voisins sont interdites. Le village vit dans la peur : la belle-sœur, enceinte, ne se rend pas à l’hôpital pour les contrôles de routine, et reste à la maison en permanence par crainte d’être infectée. Le banquet du mariage est évidemment annulé, mais les enveloppes rouges garnies de billets envoyées par les invités comme le veut la tradition, arrivent quand même. Le père de Qiu Ping note consciencieusement sur un carnet les sommes données, assis sous le portrait de Mao Zedong qui trône au milieu du salon.

L’entrée du bourg de Lannichong, à une centaine de kilomètres de Wuhan, surveillé par le comité villageaois, fin janvier, en raison de l’épidémie de Covid-19.
L’entrée du bourg de Lannichong, à une centaine de kilomètres de Wuhan, surveillé par le comité villageaois, fin janvier, en raison de l’épidémie de Covid-19. Documents personnels

Le village de Lannichong n’est heureusement pas touché directement par le virus. Contrairement à d’autres coins de la province, les habitants peuvent encore sortir de chez eux, mais pas trop loin : le bourg est barricadé par des barrières en bambou, gardées par des membres du comité villageois. Et gare à ceux qui tentent de passer : l’oncle de Qiu Ping est un jour arrêté par la police. Il allait cueillir quelques légumes dans son potager, situé sur le territoire du village d’à côté. « Les gens ont appelé la police, en plus il ne portait pas de masque. Il a pris une amende de 50 yuans (6,60 euros). Depuis, il y va la nuit », raconte Nicolas.

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