Erdogan réitère ses menaces d’offensive militaire à Idlib, Moscou dénonce « la pire des options »

0
100

[ad_1]

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, salue les députés de son parti au Parlement, à Ankara, le 19 février 2020.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, salue les députés de son parti au Parlement, à Ankara, le 19 février 2020. ADEM ALTAN / AFP

L’échange est musclé, même s’il est loin d’être le premier. Au président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui menaçait mercredi matin de lancer rapidement une offensive militaire contre les forces syriennes dans la région d’Idlib (nord-ouest), Moscou a rappelé qu’une telle opération serait « la pire des options », selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Recep Tayyip Erdogan avait réitéré quelques heures plus tôt son ultimatum au régime syrien pour qu’il se retire d’ici fin février à l’est d’une autoroute-clé et des abords de postes d’observation turcs à Idlib. « Nous pourrons surgir une nuit sans crier gare (…), une opération à Idlib est imminente », a prévenu mercredi le chef de l’Etat turc. Mercredi dernier, il se disait déjà prêt à frapper les forces du régime de Damas « n’importe où » si les positions de la Turquie dans la région d’Idleb étaient à nouveau attaquées.

La Turquie redoute un nouvel afflux de déplacés sur son sol

L’offensive de Damas a provoqué une crise ouverte avec Ankara, qui appuie certains groupes rebelles, lorsque plusieurs soldats turcs déployés à Idlib ont été tués par des bombardements syriens, début février. Jusqu’ici, Ankara, favorable à la rébellion, et Moscou, protecteur du régime de Damas, étaient parvenus à s’entendre en Syrie, malgré leur soutien à des camps opposés. En 2018, à Sotchi, dans la résidence estivale du président russe sur les bords de la mer Noire, MM. Poutine et Erdogan avaient trouvé langue commune sur Idlib.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Sur la défensive militairement en Syrie, la Turquie menace l’armée d’Assad et la Russie

En dépit des mises en garde répétées d’Ankara, les forces gouvernementales poursuivent leur offensive et concentrent actuellement leurs opérations dans l’ouest de la province d’Alep, a fait savoir l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Les partisans du régime tentent de progresser « en direction de la montagne Cheikh Barakat », qui surplombe de vastes régions dans l’ouest d’Alep et le nord d’Idlib, près de la frontière turque, d’après l’OSDH. Ankara voit d’autant plus d’un mauvais œil l’avancée du régime à Idlib qu’il redoute un nouvel afflux de déplacés sur son sol. Quelque 3,7 millions de Syriens y ont déjà trouvé refuge depuis 2011.

900 000 personnes déplacées depuis décembre

La situation humanitaire a atteint un point critique dans cette région, dernier bastion rebelle et djihadiste en Syrie, où près d’un million de personnes ont fui une offensive du régime appuyée par l’aviation russe. Après plusieurs semaines d’offensive, la situation humanitaire est catastrophique. Selon l’ONU, environ 900 000 personnes, en vaste majorité des femmes et des enfants, ont fui, depuis début décembre, l’offensive menée par le régime d’Assad et Moscou dans la région d’Idlib et ses environs. Jamais le pays, en guerre depuis 2011, n’a connu un tel exode sur une période de temps aussi courte. Au total, le conflit syrien a poussé à l’exil des millions de civils et tué plus de 380 000 personnes.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi La recrudescence des combats à Idlib, en Syrie, met l’axe Moscou-Ankara à rude épreuve

Lors d’une conférence de presse à Istanbul mercredi, une coalition d’ONG syriennes a exhorté « le monde à se réveiller et à stopper le carnage » à Idlib, dressant un état des lieux alarmiste de la situation humanitaire dans cette province. Selon la Coalition des ONG syriennes (SNA), « les camps de réfugiés déjà construits sont surpeuplés (…) et les civils n’ont d’autre choix que de dormir à l’air libre », malgré les températures hivernales.

Seule la moitié des structures sanitaires encore opérationnelles

Ces ONG estiment qu’une aide d’urgence de 310 millions d’euros est nécessaire pour faire face aux besoins essentiels de ces déplacés qui ont trouvé refuge à proximité de la frontière turque, s’entassant par dizaines de milliers dans des camps de fortune. Selon l’OSDH, plus de 400 civils, dont 112 enfants, ont péri depuis que le régime, appuyé par l’aviation russe, a lancé une nouvelle offensive dans le Nord-Ouest mi-décembre.

De nombreuses ONG accusent le régime syrien et la Russie de cibler des populations et infrastructures civiles. Sur les 550 structures sanitaires de la région, seule la moitié est encore opérationnelle, a décrié mardi l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), les deux derniers hôpitaux opérationnels dans l’ouest de la province d’Alep, voisine d’Idlib, dont une maternité, ont été touchés par des frappes.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Michel Duclos : « La tragédie d’Idlib est un défi pour l’Europe »

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: