En Afghanistan, la réelection d’Ashraf Ghani contestée par le chef de l’exécutif

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Le président afghan, Ashraf Ghani, lors de la conférence sur la sécurité, à Munich, le 15 février.
Le président afghan, Ashraf Ghani, lors de la conférence sur la sécurité, à Munich, le 15 février. CHRISTOF STACHE / AFP

En Afghanistan, le temps ne semble souvent en rien affecter le sentiment de surplace. Alors que le comptage des votes de l’élection présidentielle du 28 septembre paraissait toujours enlisé dans un chaos organisationnel et technique, la commission électorale indépendante (IEC) a livré son verdict, mardi 18 février. Le président sortant, Ashraf Ghani, a finalement été réélu, dès le premier tour, avec 50,64 % des voix. Son principal rival, Abdullah Abdullah, chef de l’exécutif, qui a recueilli 39,52 %, a néanmoins d’emblée contesté la régularité des résultats, à l’instar des autres concurrents. De quoi prolonger la grande faiblesse institutionnelle de ce pays dont le sort dépend encore largement de décideurs étrangers.

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Mardi, les deux principaux concurrents se sont présentés en vainqueurs lors de conférences de presse distinctes. « Ce n’est pas seulement la victoire à une élection, c’est celle de la volonté du peuple d’Afghanistan », a déclaré, triomphant, M. Ghani, la tête ceinte d’un turban blanc. M. Abdullah, pour sa part, a tout d’abord qualifié les résultats de « coup porté à la démocratie » et de « trahison nationale ». Puis il a ajouté : « Notre équipe, en se fondant sur des votes biométriques incontestables, a gagné (…). Les fraudeurs sont la honte de l’histoire, et nous annonçons notre gouvernement de rassemblement. »

Blocage politique

L’annonce de ce résultat intervient près de cinq mois après le premier tour de l’élection. Un retard dû à l’examen, pourtant partiel, des 16 500 plaintes déposées par les candidats. Le vice-président Abdul Rashid Dostum, un ex-chef de guerre influent du nord du pays, a également menacé de former un gouvernement parallèle. Les talibans, opposés à l’élection, ont rejeté ce résultat. Cette consultation, organisée dans un climat d’insécurité entretenu par les insurgés, a été marquée par une forte abstention, avec 1,8 million de votes pris en compte par la commission électorale sur un total de 9,6 millions d’électeurs enregistrés. Près d’un million des 2,7 millions de votes retenus à l’origine ont été écartés pour irrégularités.

L’issue de ce vote replonge le pays dans une situation de blocage politique, dont il n’est pas parvenu à sortir depuis la précédente élection présidentielle en 2014. Entachée d’accusations de fraude et de contestations, elle avait débouché sur une grave crise institutionnelle et contraint les Etats-Unis, sous la présidence de Barack Obama, à peser de tout leur poids pour imposer aux deux finalistes, M. Ghani et M. Abdullah, une gouvernance à deux têtes sous la forme d’un pacte d’union nationale qui s’est vite révélé être une impasse.

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