En Turquie, le mécène Osman Kavala tout juste acquitté est à nouveau arrêté

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Devant la prison de Silivri e 18 février, d’où Osman Kavala a été libéré  avant d’être arrêté de nouveau.
Devant la prison de Silivri e 18 février, d’où Osman Kavala a été libéré  avant d’être arrêté de nouveau. OZAN KOSE / AFP

Quelques heures après son acquittement, mardi 18 février, l’homme d’affaires et philanthrope turc Osman Kavala a été arrêté de nouveau à la demande du parquet d’Istanbul, prêt à le mettre en examen, cette fois pour sa participation présumée au putsch manqué du 15 juillet 2016.

L’organisation Amnesty International a dénoncé cette nouvelle arrestation, jugée « cynique et cruelle ». Selon Emma Sinclair-Webb, la représentante en Turquie de l’ONG Human Rights Watch, la décision du parquet prouve « une fois de plus à quel point la justice turque est contrôlée par le pouvoir politique ».

Le prévenu Kavala aurait dû être libéré mardi en fin de soirée de la prison de haute sécurité de Silivri, à la périphérie d’Istanbul. Sa femme, Ayse, et ses proches, venus assister mardi à la dernière audience de son procès, s’étaient réjouis de ce que le juge ait finalement prononcé l’acquittement, « en l’absence de preuves suffisantes ». Mais après avoir attendu son mari aux portes de la prison, Ayse est repartie sans l’avoir vu. Il a été déféré devant un juge pour une nouvelle mise en examen, aussi absurde que la première.

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Sa vie et sa fortune, l’homme les a dépensées au service de sa fondation Anadolu Kültür, championne de l’action culturelle et artistique. Le président Recep Tayyip Erdogan avait en ligne de mire ce colosse affable et féru de culture. Avec ses témoins anonymes, ses approximations grossières, ses manquements à la procédure, le procès de Kavala est un affront à l’Etat de droit. Monté de toutes pièces, il jette une tache indélébile sur le fonctionnement de la justice turque.

Osman Kavala, 63 ans, était accusé, avec quinze autres personnalités de la société civile, d’avoir cherché à renverser le gouvernement en 2013. Le groupe était décrit comme le cerveau du « soulèvement de Gezi », du nom d’un petit parc situé sur la place Taksim au centre d’Istanbul, qui devint alors le haut lieu de la contestation contre l’autoritarisme de M. Erdogan, à l’époque premier ministre.

Prototype du « Soros rouge »

L’épisode a toujours eu un goût amer pour l’homme fort de Turquie. Incapable de digérer la première contestation de son règne, il s’est mis en tête, une fois devenu président, de réécrire l’événement à sa manière, sous la forme d’une sorte de putsch « terroriste » fomenté avec l’aide de puissances étrangères. C’est ainsi que seize intellectuels qui avaient pu servir de médiateurs à l’époque se sont retrouvés, quatre ans après les faits, accusés d’avoir ourdi un complot. « Leur but était d’allumer le fusible de la violence à travers les groupes marginaux et les organisations terroristes, de créer le chaos, et c’est ce qui s’est passé », indique l’acte d’accusation.

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