Avec le Brexit, l’est de l’Europe perd un allié mais gagne en influence

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Le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, à Bruxelles, le 6 février.
Le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, à Bruxelles, le 6 février. FRANCISCO SECO / AP

A l’heure du départ des Britanniques de l’Union européenne (UE), le 31 janvier, le quotidien conservateur polonais Rzeczpospolita versait de chaudes larmes : « Aucun pays n’avait autant d’influence civilisationnelle (…), ni de liens aussi étroits avec les Etats-Unis, aucun n’était capable de tenir tête aux puissances autoritaires, comme la Russie (…) Et on ne sait pas qui, désormais, prendra en main la défense de la libre concurrence dans l’Union dont dépend tant le développement futur de notre pays. » De son côté, l’hebdomadaire slovaque Tyzden publiait à la « une » une illustration de Boris Johnson tapotant le menton d’un jeune enfant immature coiffé d’une casquette, le premier ministre social-démocrate du pays, Peter Pellegrini.

Plus encore que dans le reste de l’Union, le divorce consommé avec le Royaume-Uni a été ressenti par les pays de l’Est, derniers entrants dans la communauté européenne, comme la perte d’un partenaire stratégique, d’un allié atlantiste précieux pour la sécurité, favorable, de surcroît, à l’élargissement, et, comme la moitié d’entre eux, non-membre de la zone euro. Pour certains, l’événement a même été vécu comme le « plus important depuis la chute du mur de Berlin en 1989 », annonciateur de la fin de la domination soviétique. Pourtant, la sortie britannique renforce leur poids et leur visibilité dans l’espace européen.

L’influence grandissante des pays situés sur un axe entre la mer Baltique et la mer Adriatique s’est déjà traduite par un rééquilibrage de leur représentation. Ecartés des « top jobs » européens (présidence de la Commission, du Conseil, Banque centrale européenne…), ils ont en contrepartie obtenu le poste de la direction générale du FMI, attribuée à la Bulgare Kristalina Georgieva, dont la candidature a été poussée par les Européens après un accord arraché au forceps. Le futur siège de procureur général européen devrait également échoir à la Roumaine Laura Kövesi. Pour la première fois, surtout, le Parti populaire européen (droite et centre droit), le groupe le plus important au Parlement à Strasbourg, est présidé par un Polonais, en l’occurrence l’expérimenté Donald Tusk, ex-président du Conseil européen.

« Si la Pologne reste dans le mainstream européen et travaille à renforcer ses liens avec le couple franco-allemand, elle pourrait prendre la place des Britanniques », observe Radoslaw Sikorski. Ex-ministre de la défense puis des affaires étrangères, le député européen, aujourd’hui opposé au gouvernement polonais dont il critique la conduite ultraconservatrice, préfère rester prudent avec un « si ». Mais, ajoute-t-il, « quoique plus faible que la France et l’Allemagne, la Pologne représente toute une région ».

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