A l’ONU, Mahmoud Abbas rejette le plan de paix israélo-américain

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Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, pendant la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, tenant une carte de la région. A New York, le 11 février 2020.
Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, pendant la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, tenant une carte de la région. A New York, le 11 février 2020. SPENCER PLATT / AFP

C’était un discours attendu. Le discours par lequel Mahmoud Abbas espérait rassembler un soutien quasi unanime contre la « vision » de l’administration Trump pour une « paix » israélo-palestinienne. Aussi, mardi 11 février, le président de l’Autorité palestinienne a affirmé solennellement son rejet d’un plan qui ferait d’un Etat palestinien un « gruyère suisse », après avoir renoncé la veille à un vote d’une résolution faute de soutien international suffisant.

« Nous rejetons le plan israélo-américain » qui « remet en question les droits légitimes des Palestiniens », a-t-il lancé, en dénonçant notamment l’absence de Jérusalem-Est dans un futur Etat palestinien. Il ferait de la Palestine « un Etat fragmenté », a-t-il insisté, en évoquant une situation « d’apartheid » et l’absence de souveraineté pour son peuple.

La Palestine a, tout compte fait, décidé de ne pas mettre au vote de résolution mardi, après un intense week-end de négociations et de « guerre psychologique ». Ce renoncement représente un revers sérieux pour les Palestiniens, même s’ils assurent que les négociations sur le texte entamées la semaine dernière vont se poursuivre.

Ces derniers expliquent aussi avoir voulu ménager leurs soutiens à l’ONU soumis à une très forte pression des Etats-Unis pour ne pas approuver de résolution. Selon un diplomate occidental, Washington a menacé de « mesures de rétorsion » notamment financières les pays qui se positionneraient contre les Etats-Unis.

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Dimanche, les Etats-Unis et le Royaume-Uni avaient soumis à leurs partenaires du Conseil de sécurité une série d’amendements au texte visant à lui enlever toute critique à l’égard du plan dévoilé par Donald Trump le 28 janvier. Ce projet retient une « solution à deux Etats » mais propose de créer la capitale d’un Etat palestinien à Abou Dis, un faubourg de Jérusalem, alors que les Palestiniens veulent faire de l’ensemble de Jérusalem-Est leur capitale.

« Ce sont nos territoires »

Il intègre aussi une annexion des colonies israéliennes, ainsi que de la vallée du Jourdain en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967, avec des frontières en rupture avec les lignes tracées à l’époque. Il prévoit aussi un Etat démilitarisé pour la Palestine.

« Ce sont nos territoires », a asséné devant le Conseil de sécurité Mahmoud Abbas. « Qu’est-ce qui vous donne le droit de les annexer ? », a-t-il demandé aux Israéliens, en appelant « la communauté internationale à faire pression sur Israël » pour empêcher cette perspective qui pourrait intervenir au lendemain des prochaines élections israéliennes début mars.

Pour l’ambassadrice américaine à l’ONU, Kelly Craft, le plan, qui s’accompagne d’un investissement de 50 milliards de dollars, « est réaliste et peut être mis en œuvre ». « Ce n’est pas un projet figé dans le marbre, à prendre ou à laisser », a-t-elle ajouté, évoquant « une proposition de début de dialogue ».

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Parmi ses amendements au projet de résolution, Washington a demandé de supprimer la mention d’une vision à « deux Etats souverains et démocratiques » pour ne conserver que la qualification d’« Etats démocratiques ».

Dans une déclaration commune avant la réunion du Conseil de sécurité, les membres de l’Union européenne siégeant dans cette instance (Belgique, France, Allemagne, Estonie, plus la Pologne, ancien membre) ont souligné au contraire leur engagement vers une solution à deux Etats, dont « un Etat d’un seul tenant, indépendant, démocratique, souverain et viable » pour les Palestiniens. Pour ces derniers et plusieurs de leurs soutiens, le projet américain est déséquilibré et bien trop favorable à Israël.

Appel à une « conférence internationale de paix »

Mahmoud Abbas a réaffirmé que « les Etats-Unis ne pouvaient plus être le seul médiateur » pour une paix au Proche-Orient. Il a appelé le « Quartette (Etats-Unis, Russie, Union européenne et ONU) et les membres du Conseil de sécurité à organiser une conférence internationale de paix », sans autre précision.

Selon l’ambassadeur israélien à l’ONU, Danny Danon, la paix ne peut pas intervenir si les Palestiniens ne changent pas de dirigeant. « Ce n’est qu’une fois qu’il sera parti qu’Israël et les Palestiniens pourront aller de l’avant », a-t-il dit.

Si le président palestinien peut se targuer, dans son rejet du plan de Donald Trump, d’un soutien de la Ligue arabe, de l’Organisation de la coopération islamique et de l’Union africaine, l’appui international présente de multiples « fissures », selon le terme employé par Jared Kushner, conseiller de Donald Trump et auteur principal du projet américain.

Les réactions au plan ont montré souvent de la modération, l’Union européenne ne s’est pas affichée unie et dans le monde arabe, plusieurs pays ont marqué leur soutien à Washington, comme les Emirats arabes unis, Oman ou Bahreïn.

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