le discours de Macron embarrasse Bruxelles

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Josep Borrell, haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère et de sécurité, à Berlin, le 27 janvier 2020.
Josep Borrell, haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère et de sécurité, à Berlin, le 27 janvier 2020. TOBIAS SCHWARZ / AFP

Prudence à Bruxelles. Le discours d’Emmanuel Macron, qui a prôné, vendredi 7 février, une mobilisation des Européens pour la définition d’un « dialogue stratégique » incluant la dissuasion nucléaire et une réflexion sur la « dimension authentiquement européenne » des forces nucléaires de la France, n’a pas suscité d’engouement au siège des institutions de l’Union. Plutôt de l’embarras, tant ces questions majeures paralysent apparemment les Vingt-Sept.

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Depuis quelques mois, et surtout depuis les propos du président sur la « mort cérébrale » de l’OTAN, la question de la protection de l’Europe, voire de son autonomie dans le domaine stratégique, est pourtant bel et bien devenue un sujet-clé. Toutefois, si les Vingt-Sept aiment à parler de l’objectif – une défense européenne forte –, ils peinent à définir les moyens pour l’atteindre. Ainsi, comme l’a évoqué M. Macron, le Fonds européen de défense, censé apporter un soutien financier aux projets développés en commun et favoriser une base industrielle innovante, n’est pas assuré de disposer d’un financement adéquat pour 2021, date de son vrai démarrage.

Ligne officielle

Interrogé par Le Monde sur l’hypothèse d’une éventuelle dissuasion nucléaire « européanisée », l’entourage de Josep Borrell, le haut représentant de l’UE pour la politique étrangère et de sécurité, rappelle seulement que l’objectif principal de l’Union reste la poursuite du désarmement nucléaire, conformément au traité sur la non-prolifération (TNP). Les trois piliers de ce texte (désarmement, utilisation pacifique de l’atome et non-prolifération) sont jugés « essentiels pour la paix, la sécurité et la stabilité », affirme Bruxelles. L’UE entend donc continuer à promouvoir « la mise en œuvre complète, équilibrée et intégrale » du plan d’action de la conférence d’examen.

Ce cénacle se réunit tous les cinq ans pour évaluer l’application du TNP, entré en vigueur en 1970. La crise de confiance quant à la portée et l’efficacité du texte était évidente mais, en 2010, les Etats parties avaient réaffirmé leur engagement à endosser le document et plaidé pour un plus grand respect des obligations qu’il contenait, ainsi que pour le renforcement du régime de non-prolifération. C’est toujours la ligne officielle de l’UE, qui évoque encore la nécessaire « universalisation » du TNP.

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« Il n’existe pas, par ailleurs, de position commune de l’Union sur le traité d’interdiction des armes nucléaires », soulignent les services de M. Borrell. Deux pays membres seulement, l’Autriche et l’Irlande, ont effectivement voté, à la fin de 2016, une directive de l’ONU visant à instaurer cet autre traité (TIAN), qui prône l’interdiction, la fabrication, les transferts, l’emploi et la menace d’emploi de l’arme nucléaire. La France, comme l’ensemble des puissances nucléaires, a boycotté l’adoption du texte, voté par 81 pays, mais ratifié par 35 seulement à ce stade. Les Pays-Bas s’étaient opposés formellement au texte. Les autres Européens n’ont pas déterminé leur position.

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