Bataille aux Nations unies autour du plan de Trump pour le Proche-Orient

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Jared Kushner, à Washington, le 4 février.
Jared Kushner, à Washington, le 4 février. OLIVIER DOULIERY / AFP

Une bataille d’influence et des surenchères de couloir se sont jouées tout au long de la journée à l’ONU, jeudi 6 février, alors que les diplomates négocient une résolution amenée par la Palestine, en réponse au « plan de paix » américain conçu par Jared Kushner. Ils voudraient pouvoir la soumettre au vote au Conseil de sécurité mardi 11 février, lorsque le président palestinien, Mahmoud Abbas, sera en visite à New York.

C’est dans ce contexte que Jared Kushner, le gendre du président américain, Donald Trump, a décidé d’inviter à déjeuner les 15 membres du Conseil, jeudi, à la mission onusienne des Etats-Unis, un bâtiment réputé pour être bunkérisé, situé juste en face du siège de l’ONU. Un déjeuner studieux, qui devait permettre aux Américains de faire entendre leur point de vue, dans un cadre plus discret que celui des Nations unies. Et peut-être même convaincre 14 ambassadeurs, a priori farouchement attachés à la solution des deux Etats et aux résolutions votées à l’ONU, du bien-fondé de ce plan présenté comme « l’affaire du siècle ».

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Mais, jeudi matin, une information fuite côté palestinien : il se dit que l’ancien premier ministre israélien Ehoud Olmert sera aux côtés de Mahmoud Abbas mardi 11 février, à New York, pour une conférence de presse. L’homme s’est déjà publiquement opposé au plan américain validé par son successeur, Benyamin Nétanyahou, mais le symbole est fort et pourrait même devenir une photographie historique. En annonçant ce soutien israélien, les Palestiniens voulaient s’assurer qu’on ne puisse pas leur reprocher de tout refuser en bloc. C’est ainsi que la course à celui qui se dira le plus flexible sur le dossier est lancée pendant quelques heures.

Du déjeuner américain, rien ne transpire au départ – tout ambassadeurs qu’ils sont, les membres du conseil ont été sommés de remettre leurs téléphones portables. Mais dans les quelques minutes où ils traversent l’avenue et se dépêchent d’arriver à la séance de l’après-midi du conseil, alors que la cloche a déjà retenti, on comprend que le gendre de Donald Trump a su trouver les mots.

« Base de négociation »

M. Kushner « a dit que ce texte était une base de négociation, raconte, encore surpris, un diplomate d’habitude très pointilleux sur le respect du droit international – dont fait fi la première ébauche publique du plan américain. Ils sont prêts à négocier avec les Palestiniens. » « Il nous a dit qu’il voulait parvenir à une situation “gagnant-gagnant”, c’est une position raisonnable, confie un autre ambassadeur réputé plus sensible aux arguments israéliens. Les Américains travaillent sur leur propre projet de résolution, et ils ont affirmé qu’il n’y aurait pas d’autre réunion comme celles-ci. Ils ont compris que le Conseil de sécurité devait être impliqué. »

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