Confusion au Parlement européen sur un accord commercial avec les Etats-Unis

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Dans un vote ambigu, les eurodéputés ont échoué à s’entendre pour approuver formellement les nouveaux pourparlers commerciaux entre Bruxelles et Washington.

Par Maxime Vaudano Publié aujourd’hui à 18h28, mis à jour à 18h28

Temps de Lecture 2 min.

Le Parlement européen de Strasbourg, le 14 mars.
Le Parlement européen de Strasbourg, le 14 mars. VINCENT KESSLER / REUTERS

Les eurodéputés, incapables d’adopter une position commune, ont obscurci l’avenir des discussions commerciales entre l’Union européenne et les Etats-Unis, jeudi 14 mars. Le Parlement européen n’a pas rejeté formellement l’ouverture officielle des pourparlers commerciaux transatlantiques annoncés à l’été 2018 par Donald Trump et Jean-Claude Juncker… mais ne l’a pas non plus acceptée. Un signe de la profonde division de l’assemblée européenne face à cette question sensible.

Une partie des eurodéputés hostiles, principalement à gauche, estiment que l’Union européenne ne devrait plus négocier d’accords commerciaux avec des pays qui refusent d’appliquer l’accord de Paris sur le climat, comme les Etats-Unis. D’autres élus, plutôt du centre et de la droite, ne sont pas opposés à un accord de libre-échange sur le principe, mais refusent de négocier avec le « pistolet » américain sur la tempe : cette négociation, qui ne présente pas de grand intérêt pour les Européens, vise en effet avant tout à calmer les ardeurs protectionnistes de Donald Trump. Le président américain menace d’augmenter les droits de douane sur les automobiles européennes si aucun accord commercial n’est trouvé.

Certains eurodéputés craignent enfin le retour par la petite porte du traité transatlantique TTIP (également surnommé Tafta), en mort clinique depuis l’arrivée de M. Trump à la Maison Blanche. Pourtant, la négociation dont il est question ici est de bien moindre ampleur : elle ne porte que sur l’élimination des droits de douane sur les biens industriels et la pêche et sur un rapprochement des réglementations. Mais, à l’approche des élections européennes, beaucoup d’élus ont durci leur position, y compris à la droite de l’échiquier politique : la délégation française des Républicains, traditionnellement favorable au libre-échange, a ainsi refusé de soutenir le mandat.

La balle dans le camp des chefs d’Etats

La cohabitation de ces différentes positions au sein du Parlement européen a abouti jeudi à un vote assez paradoxal : une majorité d’eurodéputés a refusé d’approuver le mandat de négociation proposé par la Commission européenne dans sa forme actuelle, mais une autre majorité a rejeté dans la foulée l’idée d’enterrer définitivement la négociation.

« Le vote d’aujourd’hui est le signe d’un Parlement européen divisé alors que tous étaient d’accord sur une chose : faire preuve de plus de fermeté, a regretté l’eurodéputé français (Les Républicains) Franck Proust. Au lieu de cela, nous n’avons pas de position et les Etats membres seront plus enclins à céder face aux pressions américaines. »

Si le mandat de négociation n’avait pas besoin à ce stade du soutien formel du Parlement, le signal envoyé aux Etats européens est pour le moins négatif, même s’il reste ambigu. Or, c’est aux chefs d’Etat que revient désormais le choix de poursuivre ou d’annuler la négociation avec les Etats-Unis. Selon une source diplomatique bruxelloise, la question devrait s’inviter au Conseil européen des 22 et 23 mars, où le vote de ce jeudi au Parlement pourra « être interprété et utilisé par les deux camps » : les « pro » et les « anti » négociation transatlantique.

Le gouvernement français serait partisan de reporter la décision après les élections européennes, alors que l’Allemagne, tétanisée par la menace de taxes sur ses voitures, pousse à un feu vert rapide.

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Maxime Vaudano

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