en difficulté financière, Cathay Pacific demande à ses employés de prendre trois semaines de congés sans solde

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Dans un appareil de la Cathay Pacific, à l’aéroport de Rome, le 31 janvier.
Dans un appareil de la Cathay Pacific, à l’aéroport de Rome, le 31 janvier. Erika Kinetz / AP

Dans un message vidéo envoyé mercredi 5 février aux 27 000 employés de la compagnie aérienne emblématique de Hongkong, Cathay Pacific, son PDG, Augustus Tang, a demandé à tous les salariés, quel que soit leur niveau hiérarchique dans l’entreprise, de prendre trois semaines de congés sans solde, réparties entre le 1er mars et le 30 juin.

Il s’agit, selon le patron aux commandes depuis moins de six mois, de faire face à une situation financière « aussi grave que lors de la crise de 2008-2009 », qui avait d’ailleurs provoqué des mesures semblables. La solution proposée n’est pour le moment qu’une suggestion, mais certains employés, contactés jeudi matin, craignent qu’elle ne se transforme en obligation si l’appel n’est pas suffisamment suivi.

Augustus Tang a dressé un portrait alarmant de la situation. Avec l’annonce officielle du virus en Chine le 20 janvier, la période du Nouvel An chinois (cette année du 25 janvier au 4 février), normalement faste pour les transporteurs aériens, a été catastrophique. Après s’être engagée à rembourser les billets sur des milliers de vols annulés vers la Chine depuis deux semaines, l’entreprise fait face à des problèmes de trésorerie. Fin janvier, le régulateur chinois avait demandé à toutes les compagnies aériennes travaillant avec le marché chinois de rembourser sans frais tous les vols, allant et sortant de Chine, afin d’inciter les gens à ne pas voyager et de réduire ainsi le risque de dispersion du nouveau virus.

« Trop de factures à payer »

Cathay a annoncé mardi avoir annulé 90 % de ses vols avec la Chine, où elle dessert 23 aéroports, ainsi que 30 % de ses vols vers le reste du monde. Les vols vers et en provenance de Wuhan, épicentre de l’épidémie, étaient déjà suspendus depuis le 23 janvier.

Alors que Hongkong a progressivement fermé la plupart de ses frontières terrestres et maritimes avec la Chine continentale, l’aéroport international reste ouvert. A partir de samedi, tous les voyageurs arrivant de Chine devront toutefois subir une quarantaine, ce qui risque, de fait, de décourager la plupart des visiteurs. Les deux terminaux de bateaux de croisière sont également fermés en raison de voyageurs contaminés.

« Impossible pour moi de participer, j’ai trop de factures à payer et ils nous ont déjà coupé notre 13e mois cette année. Comme ce n’est pas obligatoire, je n’ai pas l’intention de suivre la consigne », déclare l’un des 4 000 pilotes de Cathay, qui requiert l’anonymat. Il rappelle qu’en 2009 les trois semaines de congés sans solde qu’il avait accepté de prendre avaient finalement été payées neuf mois plus tard, quand la situation s’était redressée. « Mais l’entreprise a beaucoup changé », dit-il.

Situation relativement tendue

Trois mois avant la crise du coronavirus 2019-nCoV, Cathay avait déjà annoncé son intention de réduire son activité marginalement (1,4 %) pour 2020, et avait annulé un programme rémunérant davantage les heures supplémentaires passées en vol. Fin janvier, les personnels de bord de Cathay Dragon, la filiale régionale de Cathay, s’étaient déjà vu offrir la possibilité de prendre des congés sans solde de onze mois, jusqu’à fin 2020.

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La situation entre la direction et le personnel est relativement tendue au sein de l’entreprise, notamment depuis l’été 2019, lorsque les dirigeants ont été contraints par les autorités chinoises de licencier les employés ayant soutenu ou participé au mouvement de contestation politique en cours à Hongkong depuis le mois de juin. Le PDG, Rupert Hogg, et son bras droit, Paul Loo, avaient démissionné mi-août, suivis trois semaines plus tard par John Slosar, le président du conseil d’administration. L’activité avait chuté de 38 % au mois d’août, au cours duquel l’aéroport avait été occupé et partiellement bloqué pendant quelques jours par les manifestations antigouvernementales.

Par ailleurs, selon le quotidien hongkongais South China Morning Post, plusieurs compagnies aériennes chinoises ont quant à elles déjà mis en congés sans solde, sans avertissement, leurs pilotes étrangers, dont les salaires sont notoirement supérieurs à ceux des pilotes chinois.

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