Le Soudan veut renouer avec Israël

0
126

[ad_1]

Le président du Conseil souverain soudanais, Abdel Fatah Bourhane (à droite, ici en en août 2019).
Le président du Conseil souverain soudanais, Abdel Fatah Bourhane (à droite, ici en en août 2019). Mohamed Nureldin Abdallah / REUTERS

Le rendez-vous, en marge d’une visite en Ouganda, avait été préparé dans un tel secret que même les principaux intéressés, dans le gouvernement soudanais, n’y avaient pas été associés. En annonçant la « normalisation » des relations entre leurs deux pays, le premier ministre Benjamin Nétanyahou et le président du Conseil souverain soudanais, Abdel Fattah Bourhane, ont cherché à conclure avec éclat un rapprochement entamé discrètement depuis plusieurs années. Avant d’être un coup de maître, ou un pas historique, il s’agit d’une initiative aux multiples retombées potentielles, mais risquant de se retourner contre l’exécutif soudanais.

Le pays, membre de la Ligue arabe, a été depuis son indépendance hostile à Israël − dont il a contesté jusqu’à l’existence −, et a été longtemps un allié de l’Iran, sous l’influence des responsables islamistes qui avaient pris le pouvoir en 1989 avec Omar Al-Bachir à leur tête. Le Soudan soutenait aussi le Hamas, accusé par les Israéliens d’y laisser acheminer des armes iraniennes à destination de la bande de Gaza, au point d’être l’objet à plusieurs reprises d’opérations clandestines pour y « neutraliser » des convois (119 morts en 2009).

Accélération brusque

Une lente érosion de ces alliances était en cours depuis plusieurs années. Elle a connu une accélération brusque avec la chute d’Omar Al-Bachir, en avril 2019. Ce dernier, bien qu’ayant rompu avec l’Iran en 2016, était demeuré hostile à toute forme de rapprochement avec l’Etat hébreu. Les nouvelles autorités de transition, elles, se trouvent dans l’aire d’influence, précisément, de pays ayant d’autres priorités que l’hostilité à Israël, ou proches de son gouvernement : l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis (EAU), mais aussi les Etats-Unis et l’Egypte. Ensemble, ils poussent leurs intérêts en Afrique. Le Soudan n’est donc pas un cas symbolique ou isolé, mais une pièce importante dans un jeu régional.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Comment le Soudan a sombré pendant les trente ans de pouvoir d’Al-Bachir

Pour Khartoum, dans l’absolu, il s’agit de donner des gages à cette alliance, et de gagner un répit pour l’avenir. Côté israélien, l’idée est de contenter une partie de l’opinion publique, comme pour l’administration Trump, qui pousse au rapprochement soudano-israélien considéré comme un point d’ancrage de son plan pour le Proche-Orient, en retournant un membre de la Ligue arabe qui y est hostile. De plus, les milieux chrétiens évangéliques américains ont considéré, depuis des décennies, le Soudan comme un point central de leur action, et la politique soudanaise est donc un enjeu de politique intérieure aux Etats-Unis.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: