Pour les pêcheurs français, « du jour au lendemain, le Brexit est devenu concret »

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Un bateau de pêche, au large des côtes britanniques, le 1er février.
Un bateau de pêche, au large des côtes britanniques, le 1er février. Gareth Fuller / AP

Les pêcheurs français devraient pouvoir retourner rapidement dans les eaux de l’île anglo-normande de Guernesey. « Je pense que, d’ici à la fin de la semaine [du 3 au 9 février], si on travaille comme on se l’est dit, les choses vont rentrer dans l’ordre », a déclaré à l’AFP Amélie de Montchalin, la secrétaire d’Etat chargée des affaires étrangères, en marge d’une visite d’une entreprise de mareyage près de Caen, mardi 4 février. Quelques heures plus tard, lors de la séance des questions au gouvernement, le ministre de l’agriculture, Didier Guillaume, s’est, lui aussi, voulu rassurant : « La solution est trouvée. »

Depuis samedi 1er février, jour de l’entrée en vigueur du Brexit, les pêcheurs français n’ont plus de droit de pêche dans la zone dite des « 6-12 milles », autour des îles anglo-normandes de Guernesey, Sercq et Aurigny. Ces eaux poissonneuses se trouvent au large des côtes de la presqu’île du Cotentin (Manche).

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L’interdiction concerne une centaine de bateaux bretons et une cinquantaine de normands, principalement des chalutiers hauturiers et des caseyeurs. Selon les estimations du Comité régional des pêches de Normandie, 500 tonnes de poissons et crustacés sont pêchées par an par les Normands dans ces eaux du bailliage de Guernesey.

« On s’est pris un gros coup au moral »

« Ce mercredi [5 février], la météo est bonne, je devais aller là-bas pêcher du congre, de la roussette, du requin-hâ, de l’émissole… Patatras !, témoigne Cédric Delacour, patron du Manola, situé au petit port d’Omonville-la-Rogue, dans la Hague. Je réalise plus d’un tiers de mon activité dans cette zone. D’autres, c’est plus. On ne va pas faire de bazar, mais si un bateau de pêche guernesiais pointe son nez à Diélette, on le bloque. »

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« Du jour au lendemain, le Brexit est devenu concret », témoigne un autre patron pêcheur, farouche partisan, lui aussi, « d’interdire tout poisson provenant de Guernesey, à Cherbourg ou dans d’autres ports normands ». En criée de Cherbourg-en-Cotentin, « les pêcheurs guernesiais débarquent une moyenne annuelle de 133 tonnes, principalement des crustacés et de la raie. D’autres ventes se font en direct avec les mareyeurs », précise Séverine Jean, directrice du centre des marées de Cherbourg-en-Cotentin.

« On s’est pris un gros coup au moral, déclare Dimitri Rogoff, président du Comité régional des pêches de Normandie. Cette affaire, c’est aussi la faute de l’Etat, qui n’a pas su être assez fort et négocier face au petit bailliage de Guernesey. C’est symbolique. Je ne voudrais pas que cela soit un mauvais présage. »

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