« Le Brexit coïncide avec une nouvelle phase de la stratégie européenne de Macron : compléter le tandem franco-allemand »

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Emmanuel Macron accueilli par le président polonais, Andrzej Duda, à Varsovie, le 3 février.
Emmanuel Macron accueilli par le président polonais, Andrzej Duda, à Varsovie, le 3 février. AGENCJA GAZETA / VIA REUTERS

Cap à l’Est. Amputée, depuis le 1er février, de l’un des ses membres les plus occidentaux, le Royaume-Uni, l’Union européenne (UE) va devoir ajuster son centre de gravité. Cela prendra un peu de temps et beaucoup de rééducation. Après une opération comme le Brexit, l’Europe n’est pas à l’abri des douleurs du membre fantôme, ni d’un gros coup de déprime.

Emmanuel Macron, lui, n’est pas un adepte des lentes convalescences. S’il a promis aux Britanniques de venir les voir en juin, c’est dans la direction inverse qu’il est parti, trois jours après la sortie du Royaume-Uni : à Varsovie très exactement, où il a emmené quatre de ses ministres en visite officielle, les 3 et 4 février.

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Avec 38 millions d’habitants, la Pologne passe, après le Brexit, de sixième à cinquième pays de l’UE par sa population. Son économie est dynamique. Chef de file autoproclamé des pays d’Europe centrale qui ont rejoint l’UE en 2004, elle s’est pourtant enfermée depuis quatre ans dans une posture eurosceptique, assumée par son gouvernement nationaliste-conservateur, qui contraste avec la forte adhésion des Polonais à l’UE, plébiscitée par 94 % d’entre eux.

La nouvelle donne provoquée par le Brexit et l’inévitable recomposition des forces qui en résulte au sein de l’UE remettent Varsovie dans le jeu. Non pas que la Pologne puisse prendre la place du Royaume-Uni, même si son ministre des affaires étrangères, Jacek Czaputowicz, en affichait la sympathique assurance lors d’une conférence à Berlin en décembre 2019, mais la dynamique des alliances se trouve forcément modifiée. Privés de leur allié britannique, dont ils partageaient la conception libérale du marché et l’euroscepticisme, les Polonais doivent aujourd’hui se trouver d’autres appuis au sein de l’UE.

Nouer d’autres alliances bilatérales

La France d’Emmanuel Macron, à vrai dire, ne parait pas spontanément comme la mieux placée pour séduire la Pologne de Jaroslaw Kaczynski, l’obscur chef du parti Droit et Justice (PiS) qui tire les ficelles du gouvernement. Au début de son mandat, un Macron tout feu tout flamme a joué la carte de l’opposition entre populistes et progressistes en Europe : entre Paris et Varsovie, les contentieux n’ont pas manqué.

Ils n’ont pas manqué non plus entre Berlin et Varsovie, mais Angela Merkel, toujours pragmatique et soucieuse de cultiver son hinterland centre-européen, a préservé des liens étroits, politiques et économiques, avec ses voisins de l’Est.

Simplement, la sortie du Royaume-Uni coïncide avec une nouvelle phase de la stratégie européenne de M. Macron : compléter le tandem franco-allemand, « indispensable mais pas suffisant », en s’appuyant sur les nouvelles têtes des institutions européennes qu’il a contribué à placer, et surtout en nouant d’autres alliances bilatérales.

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