Mort de l’ intellectuel palestinien Albert Aghazarian

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Albert Aghazarian, sur le campus de l’université Bir Zeit, le 13 février 2001.
Albert Aghazarian, sur le campus de l’université Bir Zeit, le 13 février 2001. LEILA GORCHEV/AFP

Jérusalem a perdu l’un de ses fils les plus attachants. L’intellectuel Albert Aghazarian, palestinien d’origine arménienne, y est décédé jeudi 30 janvier, à l’âge de 69 ans. Historien, éducateur, conteur, guide et interprète, doté d’une personnalité flamboyante et malicieuse à la fois, il avait le don d’humaniser la Vieille Ville de Jérusalem, ce dédale de ruelles pavées, cadenassé par les religions et la politique, dont il connaissait chaque recoin.

« Il avait cette civilité et cette tolérance exceptionnelle, caractéristique des anciens Jérusalémites, témoigne Hoda Al-Imam, la fondatrice d’un centre d’études, implanté non loin de l’esplanade des Mosquées. Dans une cité de plus en plus étouffante, que beaucoup d’intellectuels quittent à regret, il faisait preuve d’une légèreté fascinante. »

Albert Aghazarian est né en 1950, dans le quartier arménien de la Ville sainte, de parents ayant fui le génocide de 1915 perpétré par le gouvernement ottoman. Il étudia d’abord à Jérusalem et Ramallah, avant de partir à Beyrouth, où il obtint une licence en sciences politiques, puis à l’université Georgetown de Washington, où il décrocha un master en études arabes contemporaines.

Droit à l’éducation

L’ouverture sur l’étranger fut une constante de la carrière de ce citoyen du monde, qui parlait sept langues – arabe, arménien, français, anglais, hébreu, turc et espagnol – « mais une seule à la fois », comme il se plaisait à dire. A la Palestine, sa patrie de cœur, il offrit son énergie débordante, sa verve rabelaisienne et sa culture encyclopédique.

Il fut le rédacteur en chef adjoint du quotidien Al-Quds, entre 1973 et 1976 et un membre fondateur du Forum intellectuel arabe, en 1977, à Jérusalem. Puis, il dirigea entre 1980 et 2002 le bureau des relations publiques de l’université de Bir Zeït, au nord de Ramallah, foyer de militantisme, soumis au harcèlement de l’armée d’occupation israélienne.

Face aux descentes des soldats, aux arrestations arbitraires et aux ordres de fermeture qui s’intensifièrent durant la première intifada (1987-1993), Albert Aghazarian défendit haut et fort, auprès des diplomates étrangers et de la presse internationale, le droit à l’éducation de la jeunesse palestinienne.

Son brio à ce poste lui valut d’être nommé co-porte-parole de la délégation palestinienne à la conférence de paix de Madrid, en 1991, aux côtés de Hanan Ashrawi, une professeur de littérature anglaise de Bir Zeït, aujourd’hui membre du comité exécutif de l’OLP. Une expérience qu’il aimait relater, en rappelant comment il tint tête à son vis-à-vis israélien, un jeune quadra du Likoud, promis à une longue carrière : Benyamin Nétanyahou, premier ministre depuis plus de dix ans de l’Etat hébreu.

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