En Belgique, l’angoisse des pêcheurs d’Ostende

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Le Brexit fait craindre une réduction drastique de l’accès à la ressource et une concurrence plus dure des Néerlandais.

Par Jean-Pierre Stroobants Publié aujourd’hui à 12h20

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Un pêcheur à Ostende, en 2012.
Un pêcheur à Ostende, en 2012. Yves Logghe / AP

L’ambiance est morose au quai des Pêcheurs, à Ostende, où le marché aux poissons ne ferme que deux jours par an, le 25 décembre et le 1er janvier – ou si une tempête se déchaîne en mer du Nord. Le gros temps que redoute Jan Vercruysse est plutôt politique. Cet artisan suit fiévreusement toutes les discussions sur le Brexit. Parce que dans son secteur, dit-il, 2 500 emplois flamands sont dépendants d’un éventuel accord entre Bruxelles et Londres. « C’est notre survie qui dépend de ce bazar », dit-il avec son accent rocailleux, typique de la Flandre occidentale et magnifié par le chanteur Arno, né dans cette cité qui fut aussi celle du peintre et anarchiste James Ensor.

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Les pêcheurs de cabillauds, de soles et de crevettes grises – qui, enrobées d’œuf, de chapelure et de farine composeront la célèbre « croquette » locale – se sont mobilisés il y a quelques mois. Le ministre-président de la région, le nationaliste Geert Bourgeois, leur avait alors promis un « accord global » qui protégerait aussi bien les entreprises de transformation que les secteurs de la vente et du transport. Il avait même rencontré le ministre britannique des affaires étrangères, Jeremy Hunt, qui s’était voulu rassurant.

Aujourd’hui, les pêcheurs d’Ostende redoutent le pire : malgré le énième vote à la Chambre des communes britannique, mercredi soir, ils misent encore sur un « hard Brexit » qui, dès le 30 mars, les priverait d’un accès aux eaux du Royaume-Uni, où ils prélèvent leur part des quelque 680 000 tonnes rapportées chaque année par les flottilles européennes de la mer du Nord ou de l’Atlantique.

Soupirs à la « minque »

Et ils redoutent que la proposition de la Commission européenne ne suffise pas : elle évoque le maintien, jusqu’à la fin de l’année, d’un accès aux eaux britanniques avec la fixation de quotas négociés par l’Europe à 28 (Royaume-Uni compris). Le tout dépendant toutefois d’un accord de réciprocité avec Londres et de la négociation d’une solution à long terme. « Mais pourquoi les Britanniques diraient-ils oui ? Ils pêchent huit fois moins chez nous que nous chez eux », soupire un vendeur de la « minque », ce bâtiment où la pêche du jour se vend à la criée.

Si les pêcheurs ne pouvaient plus travailler dans un rayon de 6 à 12 milles de la côte britannique, ou si les eaux du Royaume-Uni étaient carrément fermées jusqu’à 200 milles des côtes, comme le réclament les « Brexiters ultras », les conséquences seraient dramatiques, affirment les syndicats : 52 % de la pêche flamande et 59 % de son chiffre d’affaires proviennent en effet des eaux britanniques.

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