Les contestataires de la place Tahrir rejettent le nouveau premier ministre irakien

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A la tombée de la nuit, samedi 1er février, une centaine de manifestants paradent autour de la place Tahrir, l’épicentre de la contestation anti-pouvoir à Bagdad, brandissant des drapeaux irakiens et des portraits du nouveau premier ministre, barrés de rouge. « (Mohamed Taoufik) Alaoui refusé, scandent en chœur les jeunes hommes. Retire-toi, le peuple ne te veut pas ! » Cet ancien ministre des télécommunications de 65 ans vient d’annoncer, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, avoir été désigné par le président Barham Salih pour former le nouveau gouvernement, après un accord entre les formations chiites au pouvoir.

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Ses premiers mots ont été une main tendue aux manifestants. « Je vous demande de poursuivre les manifestations, car si vous n’êtes pas avec moi, je serai seul et je ne pourrai rien faire », a-t-il appelé dans cette vidéo, leur promettant : « Maintenant, je travaille pour vous. » Pourtant, de Bagdad aux foyers contestataires du Sud chiite, le rejet est unanime. « Il est lié aux partis [au pouvoir], nous ne voulons pas de lui », juge Abdallah, un ouvrier de 29 ans, qui campe sur la place Tahrir depuis le 25 octobre. « [Le chef populiste chiite] Moqtada Al-Sadr a proposé son nom sans tenir compte de notre opinion et sans respect aucun pour le sang versé par les martyrs », abonde son camarade Montazar, un étudiant comptable de 23 ans, déterminé à poursuivre la mobilisation « jusqu’à la mort ».

Un objectif : la « chute du régime »

Depuis le début du mouvement en octobre, les contestataires n’en démordent pas. Ils réclament la « chute du régime » instauré après l’occupation américaine de 2003, et dominé par les partis chiites, ainsi que le renouvellement de la classe politique, jugée incompétente et corrompue. Avec deux passages au ministère des télécommunications (2006-2007 et 2010-2012), Mohamed Taoufik Allaoui n’est pas acceptable à leurs yeux, même s’il avait alors démissionné pour protester contre l’inaction du premier ministre Nouri Al-Maliki face à la corruption. Sa désignation comme premier ministre à l’issue d’un accord, arraché après de longues tractations entre les deux plus grandes formations chiites au Parlement – les coalitions Sairoun de Moqtada Al-Sadr et Al-Fatah des chefs des factions armées de la mobilisation populaire –, le condamne davantage.

Ignorant le rejet des contestataires, Moqtada Al-Sadr a salué une « décision du peuple » et un « pas positif » pour sortir de la crise politique dans laquelle est plongé le pays depuis la démission du premier ministre Adel Abdel Mahdi, le 29 novembre, sous la pression de la rue. Deux heures avant l’annonce de la nomination de M. Allaoui, les gros bras de la milice Saraya Al-Salam (« Brigade de la paix ») de Moqtada Al-Sadr avaient afflué, par centaines, place Tahrir. La mine patibulaire, identifiés par leur casquette bleue, des dizaines d’entre eux ont envahi « le restaurant turc », le donjon des contestataires. Armés de battes de baseball et de tubes métalliques, les miliciens en ont chassé les derniers occupants. Sous les yeux de centaines de manifestants, médusés, ils ont décroché les bannières de revendications, jeté les matelas et les couvertures et pris position dans le bâtiment.

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