Le Mexique sous le choc après la mort suspecte d’Homero Gomez, figure de l’écologie

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Procession funéraire aux obsèques du militant écologiste Homero Gomez, au sanctuaire de papillons monarques d’El Rosario (Mexique), le 30 janvier 2020.
Procession funéraire aux obsèques du militant écologiste Homero Gomez, au sanctuaire de papillons monarques d’El Rosario (Mexique), le 30 janvier 2020. ENRIQUE CASTRO / AFP

Son combat pour la protection des papillons monarques semble lui avoir coûté la vie. Le corps de l’écologiste mexicain Homero Gomez a été découvert, mercredi 29 janvier, au fond d’un puits de l’Etat du Michoacan, dans l’ouest du Mexique. Le lendemain, les autorités ont révélé que l’ingénieur agronome de 50 ans avait reçu un violent coup sur la tête avant de se noyer. Sa mort suspecte provoque l’émoi dans l’un des pays qui compte le plus d’homicides de défenseurs de l’environnement au monde.

Au milieu de nuées de papillons orange et noir, M. Gomez multipliait les vidéos sur les réseaux sociaux, invitant les visiteurs à découvrir le sanctuaire d’El Rosario qu’il administrait près de la ville d’Ocampo, dans les montagnes boisées du Michoacan. L’écotourisme était devenu sa principale arme contre la déforestation clandestine qui menace l’hivernage de ces papillons migrateurs.

Chaque année, cette espèce (Danaus plexippus) parcourt plus de 4 500 kilomètres depuis le Canada et le nord-est des Etats-Unis jusqu’au Mexique. A cheval entre les Etats de Mexico et du Michoacan, la réserve de biosphère du papillon monarque, classée depuis 2008 au patrimoine de l’humanité par l’Unesco, accueille entre 100 millions et 200 millions de spécimens en hiver.

Patrouilles forestières

Les papillons se posent en grappes sur les troncs des sapins oyamel qui les protègent de la pluie et du froid. Une halte de plusieurs mois pour se reproduire avant de repartir, en mars, vers le nord. La survie de l’espèce, victime de la coupe illégale d’arbres, est aussi mise en danger par l’usage abusif d’herbicide qui prive l’insecte de l’asclépiade, la plante dans laquelle il pond ses œufs et dont ses larves se nourrissent.

Des fléaux accentués par la culture intensive de l’avocat, l’or vert du Mexique, dont le pays est devenu le premier producteur mondial (2,3 millions de tonnes en 2019). Avec l’Etat du Michoacan comme tête de pont, les exportations du fruit, dont 70 % sont destinées aux Etats-Unis, explosent. La manne, évaluée à plus de 2,4 milliards de dollars (2,1 milliards d’euros) par an selon l’association mexicaine des producteurs d’avocats, attire les cartels de la drogue qui diversifient leurs activités. Certains rackettent les producteurs d’avocats, d’autres se lancent directement dans l’exploitation, accentuant la déforestation pour faire de la place à leurs champs d’avocatiers.

M. Gomez contrariait ces intérêts mafieux. Au-delà de l’écotourisme, le charismatique directeur du sanctuaire d’El Rosario était parvenu à convaincre les paysans locaux de replanter plus de 150 hectares d’arbres dans des zones déboisées, précise la presse locale. Le militant avait aussi créé des patrouilles forestières qui alertent les autorités en cas de coupes illégales.

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