A Stockholm, dix ans et cinq mois d’attente pour un appartement

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Vue sur Gamla Stan, la vieille ville de Stockholm en Suède, en mai 2017.
Vue sur Gamla Stan, la vieille ville de Stockholm en Suède, en mai 2017. INTS KALNINS / REUTERS

LETTRE DE STOCKHOLM

Trouver un appartement à louer, dans une capitale européenne, n’est pas une mince affaire. A Stockholm, encore moins qu’ailleurs. Il faut désormais compter en moyenne dix ans et cinq mois pour espérer y décrocher l’appartement de ses rêves.

Il s’agit du dernier chiffre, révélé à la mi-janvier, par l’Agence municipale du logement (Stockholms Bostadsförmedling), auprès de laquelle 675 000 Suédois (dans un pays de 10 millions d’habitants) font désormais la queue. Ailleurs aussi, les files d’attente s’allongent. A Göteborg, deuxième ville du pays, sur la côte ouest, il faut patienter six ans en moyenne. A Malmö (Sud), 1 199 jours.

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Ubuesque, ce phénomène est un héritage de l’idéal social-démocrate, qui voulait garantir à chacun le droit à un logement à un prix abordable, mais qui se retrouve aujourd’hui malmené par l’urbanisation et la croissance démographique, combinées à une grave pénurie de logements.

Modèle universel

Pour comprendre ce système, il faut remonter à 1917. Chaque municipalité de plus de 5 000 habitants est alors priée de se doter d’une société d’utilité publique, chargée de gérer son parc locatif. C’est à travers ces agences que les Suédois peuvent espérer obtenir un logement, y compris auprès de bailleurs privés.

Alors que la crise du logement sévit dans les années 1940, leur rôle prend de l’ampleur. Plutôt que d’investir dans l’habitat social, le royaume opte pour un modèle universel, avec des loyers fortement réglementés. Les barèmes sont fixés par les organisations représentant les propriétaires et les locataires, sur le modèle des accords collectifs négociés par les partenaires sociaux. Datant de 1942, le principe adopté est celui de la valeur d’usage : « Le loyer dépend de l’emplacement de l’appartement, de sa surface, de son plan, de ses qualités et de sa modernité », explique Erik Elmgren, ancien négociateur en chef de l’Association nationale des locataires (Hyresgästförening). « C’est le système qui protège le mieux les locataires », précise-t-il.

Aujourd’hui encore, les agences municipales du logement contrôlent la plus grosse partie du marché locatif suédois. Pour éviter toute injustice, l’attribution des contrats de location se fait dans l’ordre des inscriptions : le premier de la file d’attente dispose du premier choix.

Tirage au sort et cotisation annuelle

A Stockholm, il faut avoir 18 ans pour pouvoir s’inscrire sur cette liste. La limite d’âge vise à empêcher les parents, particulièrement prévoyants, d’enregistrer leurs enfants dès la naissance – une pratique jugée inégalitaire, qui s’était développée ces dernières décennies.

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