Au Pérou, la justice ordonne l’incarcération de la cheffe de l’opposition Keiko Fujimori

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La politicienne péruvienne Keiko Fujimori, photographiée entourée de policiers après avoir entendu sa sentence lors d’une audience au tribunal de Lima, le 20 janvier 2020.
La politicienne péruvienne Keiko Fujimori, photographiée entourée de policiers après avoir entendu sa sentence lors d’une audience au tribunal de Lima, le 20 janvier 2020. PACO MEDINA / AFP

Un nouveau coup porté au fujimorisme, déjà durement sanctionné lors des législatives de dimanche qui ont scellé la fin de son hégémonie au Parlement : la cheffe de l’opposition péruvienne Keiko Fujimori a été de nouveau arrêtée mardi 28 janvier, la justice ayant ordonné son incarcération préventive dans le cadre du scandale de corruption Odebrecht.

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« J’impose une détention préventive de 15 mois » à la prévenue, a déclaré le juge Victor Zuñiga, lors d’une audience publique de dix heures, à laquelle Keiko Fujimori, 44 ans, s’est rendue au dernier moment.

« Ceci n’est pas de la justice, c’est une exécution »

Keiko Fujimori, la fille de l’ex-président Albert Fujimori (1990-2000), qui avait été libérée fin novembre après plus d’un an de détention dans le cadre de la même affaire, a été arrêtée immédiatement après l’audience puis conduite à la prison pour femmes de Chorrillos, au sud de Lima.

Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux peu après son arrestation, elle a dénoncé « une exécution » :

« Si vous voyez cette vidéo c’est parce que le juge Victor Zuñiga a décidé injustement de me renvoyer en prison. (…) Ceci n’est pas de la justice, c’est une exécution. »

Son avocate, Giulliana Loza, a annoncé qu’elle allait faire appel de la décision du juge. Le parquet avait requis 18 mois de détention préventive, craignant notamment qu’elle s’enfuie du pays.

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Treize mois de détention

Keiko Fujimori est poursuivie dans l’enquête sur le scandale Odebrecht, du nom d’un géant brésilien du bâtiment. Ce dernier a reconnu avoir versé des pots-de-vins à de nombreux dirigeants politiques latino-américains, dont quatre anciens présidents péruviens. Alejandro Toledo (2001-2006), Alan Garcia (1985-1990 et 2006-2011), qui s’est suicidé, Ollanta Humala (2011-2016) et Pedro Pablo Kuczynski (2016-2018) ont ainsi été mis en cause pour avoir reçu de l’argent du groupe brésilien qui a reconnu avoir versé 29 millions de dollars de pots-de-vin entre 2005 et 2014.

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Cheffe du parti Fuerza Popular (droite populiste), Mme Fujimori est accusée d’avoir reçu des fonds d’Odebrecht pour sa campagne électorale de 2011. Après 13 mois de détention, elle avait été remise en liberté à la suite d’une décision de la Cour constitutionnelle, la plus haute autorité du pays. Mais celle-ci avait toutefois précisé que son arrêt ne concernait pas le fond de l’affaire.

Le parquet, à l’accusation initiale de blanchiment, a ensuite lancé de nouvelles accusations à son encontre et réclamé son incarcération. « Keiko Fujimori a formé une organisation criminelle au sein de son parti Fuerza Popular pour obtenir des avoirs illicites », a notamment assuré le procureur anticorruption José Domingo Pérez, surnommé le « Superprocureur », qui est chargé du dossier Odebrecht.

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