La Suède s’interroge à son tour sur le port du voile islamique

0
338

[ad_1]

La publication d’une série de photos, montrant des femmes musulmanes portant le hijab, a lancé ces dernières semaines un débat inédit.

Par Anne-Françoise Hivert Publié aujourd’hui à 02h34

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

LETTRE DE SUÈDE

Cachez ce voile que je ne saurais voir. La polémique fait rage depuis un mois en Suède, où le port du hijab n’avait jamais été autant discuté, mis à part peut-être en février 2017, lorsque la ministre du commerce, Ann Linde, s’était couvert la tête lors d’une visite d’Etat en Iran. Un geste considéré par certains contradictoire avec l’agenda féministe du gouvernement, dirigé par le social-démocrate Stefan Löfven.

Dans le royaume de 10 millions d’habitants, pays le plus sécularisé au monde selon les enquêtes, mais où 80 % des habitants appartiennent formellement à l’Eglise luthérienne, la religion est considérée comme une affaire personnelle. Chacun est libre de la pratiquer comme il l’entend. Il n’est donc pas rare de tomber sur une chauffeuse de bus, une maîtresse de maternelle ou une policière portant le foulard islamique. Depuis le 9 septembre 2018, le Parlement compte même sa première députée voilée.

Lire aussi Leila Ali Elmi, musulmane et voilée, fait son entrée au Parlement suédois

Le nombre de musulmans a augmenté

Mais une question émerge depuis peu dans le débat public, posée d’abord sur les réseaux sociaux, avant d’envahir le courrier des lecteurs des grands journaux, et de s’installer dans leurs pages « débat ». Tous les polémistes du pays s’en sont saisis. Avec eux, des féministes, de droite comme de gauche, qui s’interrogent : la Suède, championne de l’égalité des sexes, peut-elle continuer à défendre le port du voile, au nom de la liberté de religion ?

La question est d’autant plus actuelle que le nombre de musulmans, variable selon les sources, a augmenté rapidement ces dernières années, avec l’accueil, depuis 2010, de 275 000 réfugiés et autant de personnes arrivées grâce au regroupement familial, en majorité originaires de pays musulmans.

Lire aussi Comment la Suède a durci sa politique d’asile

A l’origine de la controverse, une photo publiée début février sur la page Facebook du Riksidrottsförbundet (RF), la Confédération suédoise des sports. On y voit un blondinet, allongé dans l’herbe, en train de tester le tir à la carabine. A côté de lui, une jeune fille, les cheveux recouverts d’un foulard mauve. Le cliché a été pris à Västeras, à l’ouest de Stockholm, en 2016, lors d’une rencontre avec des athlètes suédois.

« Un vêtement religieux, politique et sexiste »

Découvrant la photo, la présidente de la Fédération de natation, Ulla Gustavsson, réagit. Sur sa page Facebook, elle s’offusque qu’un « mouvement qui promet l’égalité des sexes », comme la Confédération des sports, « normalise le foulard ». Interrogée par le journal Aftonbladet le 11 février, elle renchérit : « Le voile est un vêtement religieux, politique et sexiste. » En publiant la photo, RF « encourage l’oppression et la violence liées à l’honneur, les mutilations génitales et le mariage des enfants ».

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: