à quoi ressemblera l’Europe sans le Royaume-Uni ?

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Un drapeau britannique dans le salon d’un partisan pro-brexit, à Carlisle au nord du Royaume-Uni, le 28 juin 2016.
Un drapeau britannique dans le salon d’un partisan pro-brexit, à Carlisle au nord du Royaume-Uni, le 28 juin 2016. ED ALCOCK / M.Y.O.P.

Il aura fallu plus de trois ans et demi après le référendum sur le Brexit pour que le Royaume-Uni quitte les institutions européennes. Le 1er février, ce sera chose faite. A la Commission, cela fait déjà plusieurs mois que Londres n’a plus de représentant. Au Parlement de Strasbourg, les 73 eurodéputés britanniques auront plié bagage. Et autour de la table du Conseil, où se réunissent les dirigeants européens, pour la première fois dans l’histoire de la construction communautaire, on comptera une chaise de moins.

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A quoi ressemblera l’Europe à vingt-sept ? La perte est d’abord numérique, alors qu’elle va se voir amputer de 66 millions d’habitants, d’un important contributeur à son budget et de plus de 15 % de son produit intérieur brut (PIB). Pour reprendre les mots d’Angela Merkel, la chancelière allemande, le Royaume-Uni sera dorénavant un « concurrent à notre porte ».

Perte d’une puissance nucléaire militaire

D’un point de vue géopolitique aussi, le Brexit a un lourd coût pour l’Europe puisque, avec la France, le Royaume-Uni est l’un des deux pays membres de l’Union européenne (UE) à être une puissance nucléaire militaire et à avoir un siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU.

Mais le vide laissé par le départ des Britanniques va au-delà, il est d’ordre quasi philosophique. « De Thatcher à Blair, Londres a modelé la construction européenne. En lui donnant une orientation pro-marché et pro-élargissement, avec des instruments de puissance limités, c’est-à-dire un budget petit et des souverainetés nationales réaffirmées », commente un diplomate. En somme, avec son « I want my money back » du 30 novembre 1979, Margaret Thatcher a fait du marché intérieur la pierre angulaire de la construction européenne.

« Le Royaume-Uni voulait l’élargissement pour diluer l’Union, éviter l’intégration et avoir des alliés », poursuit cet expert de la vie bruxelloise. De fait, en plus des Pays-Bas, les Britanniques ont coalisé derrière eux les Scandinaves et une partie des pays de l’Est pour donner à l’Europe un visage plus libéral. A Bruxelles, ils maîtrisaient parfaitement la logique d’influence, ils étaient au cœur de la bataille des idées.

« Depuis les années 90, plus encore après le grand élargissement de 2004, la vision française en Europe a reculé », constate Eric Maurice, responsable du bureau de Bruxelles de la Fondation Robert Schuman. D’autant que l’Allemagne, au sommet de sa puissance économique au tournant du siècle, a pleinement profité de l’élargissement aux pays de l’ex-bloc soviétique.

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