L’élu populaire qui embarrasse les socialistes belges

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LETTRE DE BELGIQUE

Le député et maire de la commune de Saint-Josse, Emir Kir (à droite), à Bruxelles le 18 novembre 2015.
Le député et maire de la commune de Saint-Josse, Emir Kir (à droite), à Bruxelles le 18 novembre 2015. THIERRY ROGE / AFP

Il est de gauche et dirige avec une majorité absolue une municipalité parmi les plus pauvres de Belgique. Machine à voix et symbole d’un ascenseur social qui aurait fonctionné, Emir Kir, belle allure et voix posée, député et maire de Saint-Josse, dans la région de Bruxelles-Capitale, a cependant été rattrapé par les soucis éthiques de son mouvement, le Parti socialiste (PS) francophone, désormais dirigé par Paul Magnette.

Il y a quelques années, sous une autre direction, son parti lui avait pardonné ses positions ambiguës sur la réalité du génocide des Arméniens, qui aurait causé la mort d’au moins 1,2 million de personnes au début du XXe siècle sur le territoire de l’actuelle Turquie. Plus tard, après les attentats de Paris et Bruxelles, le maire d’origine turque avait critiqué un plan du ministre de l’intérieur pour la zone de Molenbeek, affirmant qu’il visait les musulmans « sous prétexte de terrorisme ». Aujourd’hui, soutenu par sa section locale, il estime avoir été traité « de manière inhumaine ».

Exclusion définitive

Mais, après d’autres événements récents, son parti ne pouvait plus transiger : le fait que M. Kir ait côtoyé, en Belgique et en Turquie, des élus d’extrême droite a entraîné son exclusion définitive. Difficile, il est vrai, pour un PS qui dénonce en boucle les xénophobes et ultranationalistes flamands, et qui appelle à la préservation d’un « cordon sanitaire » à l’égard de l’extrême droite, de s’accommoder des écarts d’un de ses représentants, fût-il gros pourvoyeur de suffrages.

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« L’affaire Kir » a démarré le 5 décembre 2019. Le député et maire reçoit ce jour-là six responsables turcs, dont deux sont membres du Parti d’action nationaliste (MHP), une formation d’extrême droite adepte du panturquisme, anticommuniste et antikurde, aux lointaines origines nazies. Le MHP soutient aujourd’hui l’AKP et le président Recep Tayyip Erdogan. La rencontre est médiatisée et va susciter l’indignation d’un militant – un seul, apparemment – du PS de Bruxelles, par ailleurs membre de sa commission de vigilance.

« Lynchage raciste et turcophobe ! », réplique M. Kir. Cet ancien travailleur social, très populaire dans toute la région centrale de la Belgique, court-circuite souvent de cette manière les critiques qui visent sa gestion, que l’opposition dénonce comme clientéliste. En 2018, il avait sidéré en affirmant qu’une élue écologiste de sa commune, très engagée pour l’accueil des migrants, ne supportait pas qu’un « métèque comme [lui] » soit à la tête de Saint-Josse.

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