Le combat d’une féministe chinoise pour le droit des mères célibataires

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LETTRE DE PEKIN

Teresa Xu, 31 ans, discute avec un officier de police, à Beijing, le 23 décembre 2019.
Teresa Xu, 31 ans, discute avec un officier de police, à Beijing, le 23 décembre 2019. FLORENCE LO / REUTERS

Avec, ce jour-là, une mèche bleue dépassant de son béret, son nez percé d’un petit diamant et ses lèvres rouge écarlate, cette jeune femme qui se fait appeler Xu Zaozao pourrait être l’égérie d’un Abdellatif Kechiche ou d’un Pedro Almodovar chinois. D’autant que la sexualité est l’un de ses thèmes de prédilection.

A 31 ans, Xu Zaozao gagne sa vie en organisant des débats autour de ce thème et des droits des femmes sur les réseaux sociaux. Mais si un jour, elle inspire un cinéaste chinois, ce sera sans doute moins en raison de ses premiers pas dans la vie professionnelle que de son coup d’éclat qui, depuis quelques semaines, lui vaut d’innombrables demandes d’interviews.

Changement de législation

En mars 2019, cette jeune femme à la voix douce mais au ton déterminé a en effet osé porter plainte contre un hôpital de Pékin qui avait refusé en décembre 2018 de congeler ses ovules. « Techniquement, il n’y avait aucun problème mais le docteur m’a expliqué que juridiquement il ne pouvait pas le faire. Et d’ailleurs, qu’à 30 ans, c’était le bon âge pour me marier et pour avoir des enfants et que ma carrière pouvait attendre. j’ai vraiment eu l’impression d’être une emmerdeuse », raconte-t-elle en sirotant son café latte. Mais, fin décembre 2019, surprise : un tribunal juge sa plainte recevable, provoquant un vaste débat dans tout le pays.

Jusqu’à présent seules les femmes mariées peuvent congeler leurs ovules. Pas les célibataires qui n’ont d’autre choix que de renoncer ou, quand elles en ont les moyens, d’aller à l’étranger, notamment aux Etats-Unis, comme l’actrice Xu Jinglei en 2015. Grâce à la plainte de Xu Zaozao, la situation pourrait évoluer.

En tout cas, les deux juristes appelés à donner leur avis dans le China Daily (le 9 janvier) estiment que « les temps changent et que les règles peuvent aussi changer ». L’un d’eux, Wang Yue, professeur d’éthique médicale à Pékin, estime même que « la décision de l’hôpital de ne pas congeler les œufs de Xu pourrait être contraire à l’esprit de la loi ».

Tout se passe donc comme si le quotidien communiste préparait les esprits à un changement de législation. Xu Zaozao et l’association qui la soutient, Diverse Family (DF) n’ont d’ailleurs pas hésité à porter l’affaire au niveau politique en écrivant une lettre à soixante-trois députés pour plaider leur cause.

Emprise familiale

Née en 1988, tout au nord de la Chine, à Harbin, dans une famille très stricte, Xu Zaozao part à Wuhan (Hubei) faire un master de linguistique pour « essayer de découvrir le monde » et échapper à l’emprise familiale. Remarquant que « la majorité des étudiants dans les matières littéraires sont des femmes mais que la majorité des enseignants sont des hommes », Xu Zaozao s’intéresse de plus en plus à l’égalité entre les sexes et aux questions touchant aux droits des femmes.

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