Le Pérou renouvelle le Congrès pour sortir du blocage institutionnel

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Un militant pose des affichettes pendant la campagne pour le renouvellement du Congrès, à Lima, le 22 janvier 2020.
Un militant pose des affichettes pendant la campagne pour le renouvellement du Congrès, à Lima, le 22 janvier 2020. Rodrigo Abd / AP

Le 30 septembre 2019, le président péruvien, Martin Vizcarra, dissolvait le Congrès, après le rejet de deux questions de confiance déposées par le gouvernement. Le chef de l’Etat accusait le Parlement, dominé par l’opposition fujimoriste (droite populiste), de faire obstacle à toute tentative de réforme et d’entraver le bon déroulement des enquêtes anticorruption.

Depuis lors, le Pérou fonctionne avec un Congrès intérimaire composé de seulement 27 parlementaires sur 130 sièges. Les électeurs sont appelés, dimanche 26 janvier, à renouveler l’unique chambre parlementaire, afin d’achever la mandature qui court jusqu’en 2021. Mais, en plein milieu des grandes vacances scolaires de l’été austral, les Péruviens semblent bouder ces élections, alors même qu’ils avaient acclamé la dissolution du Congrès, perçu comme un antre de corruption.

Pléthore de candidats

Le troisième et dernier débat électoral, retransmis dimanche sur plusieurs chaînes de télévision, a été terne et sans grandes idées forces. A quelques jours du vote, près de la moitié des électeurs se déclarent indécis, selon une enquête Ipsos-Pérou, et 19 % assurent qu’ils voteront blanc ou nul.

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Ce désintérêt est en partie dû à la configuration atypique d’un scrutin convoqué dans l’urgence, avec une pléthore de candidats – souvent inconnus – et de mouvements, dont certains créés pour l’occasion (21 formations en lice et plus de 2 300 candidats), sans structure partisane clairement identifiable.

Confrontés à un fort désir de changement des élites, les partis ont joué le jeu des nouvelles têtes. Des profils bien souvent technocratiques, sans épaisseur politique. Juan de la Puente, chroniqueur d’El Comercio, le grand quotidien de centre droit, s’inquiète du manque criant de propositions. « Nous sommes dans un pays qui discute de son avenir sans idées. C’est quelque chose de totalement inédit. Les deux [seules] propositions sont de mettre fin à l’immunité parlementaire et de réduire le salaire des parlementaires. C’est pour cela que nous avons dissous le Congrès ? », se désole-t-il.

Des militants du Front populaire agricole, un petit parti agrarien en lice pour les élections du 26 janvier, le 22 janvier à Lima.
Des militants du Front populaire agricole, un petit parti agrarien en lice pour les élections du 26 janvier, le 22 janvier à Lima. Rodrigo Abd / AP

Dans ce contexte, beaucoup de candidats misent sur la polémique pour exister dans un espace médiatique saturé. Déclarations populistes, promesses intenables et propos racistes sont légion. Le Parti Solidarité nationale (PSN), formation d’extrême droite dirigée par un membre de l’Opus Dei qui se rêve en « Bolsonaro péruvien », Rafael Lopez Aliaga (un ancien fujimoriste), s’en est fait le maître. Un des candidats du PSN s’est récemment autorisé à donner, en plein débat télévisé, une savonnette à un candidat métis, geste qu’il a justifié par la suite comme le symbole d’un appel à un jeu politique « propre ». Une sortie qui lui a valu une levée de boucliers sur les réseaux sociaux et l’ouverture d’une enquête pour discrimination.

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