« La peur qu’inspire la Chine vient de sa volonté d’imposer la banalisation de son régime »

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La chancelière allemande Angela Merkel accueille un représentant du bureau politique chinois, Yang Jiechi, lors d’un sommet pour la paix en Libye, le 19 janvier à Berlin.
La chancelière allemande Angela Merkel accueille un représentant du bureau politique chinois, Yang Jiechi, lors d’un sommet pour la paix en Libye, le 19 janvier à Berlin. CARSTEN KOALL / AFP

Vedette du club de foot londonien Arsenal, Mesut Özil, un Allemand d’origine turque, ose critiquer publiquement la situation faite aux Ouïgours, minorité musulmane de Chine : la télévision chinoise déprogramme la diffusion du match Arsenal-Manchester. C’était en décembre 2019. En novembre, la mairie de Prague déplaît à la Chine sur la question de Taïwan : Pékin annule la tournée d’orchestres de la capitale tchèque en Chine. En octobre, un dirigeant du basket américain tweete son soutien aux manifestants de Hongkong : la Chine menace de rompre son contrat de rediffusion des matches de la NBA (la ligue nationale de basket professionnel).

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Faut-il avoir peur de la Chine ? Angela Merkel a donné sa réponse : c’est non. « Mon conseil est de ne pas avoir peur de la Chine simplement parce qu’elle accumule les succès économiques », disait la chancelière, le 15 janvier, au quotidien britannique The Financial Times. Entre puissances exportatrices, on se comprend. « Comme dans le cas de l’Allemagne, a poursuivi Mme Merkel, la montée en puissance de la Chine est très largement fondée sur l’ardeur au travail, la créativité et le talent technique. » Pas de quoi avoir peur.

Une hostilité militante à la démocratie libérale

Mais la question reviendra sur la table quand les députés du Bundestag vont, dans quelques semaines, se prononcer sur la nature de la firme chinoise Huawei, celle qui souhaite déployer en Allemagne les réseaux numériques du futur. L’entreprise fondée par Ren Zhengfei n’est-elle que ce qu’elle dit être – une vedette mondiale de la 5G – ou est-elle aussi l’un des instruments au service de l’émergence stratégique de la Chine ? S’ils veulent avoir une position commune, les Vingt-Sept de l’Union européenne n’échapperont pas à l’une des interrogations-clés de l’époque : comment vivre dans un monde où la superpuissance de demain affiche une hostilité militante à la démocratie libérale ?

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Le récit européen sur la Chine sous-estime ce qu’elle a accompli depuis 1976. Il banalise une réussite de proportion historique – la sortie de centaines de millions de gens de la pauvreté, sinon de la famine, les progrès gigantesques dans la santé publique, l’éducation, le logement, bref le chemin qui va de l’appartenance au tiers-monde à la réémergence aux premières places de l’économie mondiale.

On en connaît les coûts – humains et environnementaux, sans parler de la tyrannie exercée sur les minorités. On en sait la face mal cachée : pratiques concurrentielles déloyales. On dialogue malaisément avec un régime à l’autoritarisme galopant. Mais, en dépit d’une baisse de son taux de croissance, la Chine est en progrès constants. Son économie se diversifie, écrit David Leonhardt dans le New York Times, elle est largement tirée par la consommation intérieure, portée par le numérique et les nouvelles technologies. Chaque jour un peu plus, poursuit-il, l’économie chinoise comble « le fossé qui la sépare de la puissance globale qu’elle entend égaler, les Etats-Unis ». Cela suscite des jalousies.

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