Abigail Disney, héritière et « millionnaire patriotique »

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Abigail Disney à New York en novembre 2018.
Abigail Disney à New York en novembre 2018. Jemal Countess / AFP

LETTRE DE SAN FRANCISCO

Au musée de la famille Disney à San Francisco, on chercherait en vain son portrait. Abigail Disney, 59 ans, est pourtant l’une des éminentes héritières de l’inventeur du dessin animé. Son grand-père, Roy O. Disney, a fondé avec son frère Walt, en 1923, le studio qui a produit Blanche-Neige, Bambi, Le Livre de la jungle et des dizaines d’autres films emblématiques de la culture américaine du XXe siècle. Son père, Roy E. Disney, a été jusqu’en 2003 membre du directoire de ce qui est aujourd’hui le numéro un mondial du divertissement.

Abigail est un peu le vilain petit canard de la famille. Quand Meryl Streep a qualifié Walt Disney de réactionnaire misogyne et antisémite en 2014, elle n’a pas défendu le grand-oncle, mais l’actrice. En 2011, elle a adhéré au club des Patriotic Millionaires, les millionnaires patriotiques, un cercle de super-riches culpabilisant de l’être un peu trop.

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En octobre 2019, l’héritière a reçu la distinction de « traître de classe », décernée par l’Union pour une économie juste, une association fondée par Chuck Collins, 60 ans, l’arrière-petit-fils du magnat du hot-dog, Oscar Mayer. Un social-traître lui aussi : à 26 ans, il distribuait la totalité de son héritage à des organismes de justice sociale et environnementale.

Documentaires engagés

La petite-nièce du créateur de Mickey a toujours eu du mal à assumer ses privilèges. Quand son grand-père l’emmenait à Disneyland, elle avait horreur de parader en tête de la file d’attente, alors que le commun des enfants faisait la queue pendant des heures devant les attractions. « Ils nous détestent », se désolait-elle.

Ses parents étaient archiconservateurs. A 21 ans, quand elle a pu disposer de son trust fund – de 10 à 20 millions de dollars – elle s’est installée à New York, de l’autre côté du continent. Le déclic est venu des années plus tard : un jour où elle voyageait, seule, dans le Boeing 737 familial. Installée dans son grand lit, elle a réalisé que l’avion était un peu disproportionné. « L’empreinte carbone, le carburant. Je me suis dit que c’était totalement erroné », a-t-elle confié au New Yorker.

En mars 2018, Abigail Disney, devenue productrice de documentaires engagés, a reçu sur Facebook un appel à l’aide d’un concierge de Disneyland. Au royaume de Cendrillon, le personnel n’arrivait plus à joindre les deux bouts. « C’était censé être l’endroit du plus parfait bonheur sur terre, et les employés étaient si mal payés qu’ils étaient obligés de dormir dans leur voiture ou de se nourrir dans les banques alimentaires », a-t-elle relaté. Parallèlement, Disney avait enregistré un profit de 13 milliards de dollars (11,7 milliards d’euros) et son PDG, Bob Iger, avait été gratifié d’une rémunération de 65 millions de dollars. Soit plus de mille fois le salaire médian des salariés (1 424 fois, pour être exact).

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